Il s’agit des prévisions de croissance les plus faibles publiées par le Fonds monétaire international depuis 2001 — exceptions faites pour la pandémie et la crise financière de 2008. Ainsi, l’organisation prévoit que la croissance mondiale devrait passer de 6 % en 2021 à 3,2 % en 2022, et seulement 2,7 % en 20231.
Ce sont les économies en développement qui devraient connaître la croissance la plus importante en 2023, avec une moyenne de 3,7 % contre seulement 1,1 % pour les économies développées.
- En Afrique subsaharienne, la croissance devrait continuer à augmenter en 2023, passant de 3,58 points cette année à 3,71.
- À l’échelle régionale, c’est l’Union européenne et les États-Unis qui devraient connaître la plus faible hausse de leur PIB l’an prochain avec respectivement 0,66 % et 1 % d’augmentation, selon les projections du FMI.
À l’intérieur de l’Union européenne, les prévisions les plus alarmantes concernent l’Italie et l’Allemagne, qui devraient toutes deux entrer en récession l’an prochain.
- Les deux États-membres sont considérés comme étant les pays du G7 les plus exposés à la crise des approvisionnements énergétiques provoqués par la guerre en Ukraine.
- Dans son rapport publié le 6 octobre dernier, l’Economist Intelligence Unit classait l’Allemagne comme étant exposée à un risque « élevé » de coupures de gaz cet hiver, et un risque « moyen » pour l’Italie.
- Tous deux sont toutefois très exposés aux effets secondaires liés à des coupures de gaz : ralentissement voire arrêt de certaines productions, effet sur les services publics ainsi que sur les consommations des ménages2.
À l’échelle mondiale, rares sont les pays qui devraient terminer l’année 2022 sous la barre des 5 % d’inflation en pourcentage de changement annuel. Les économies de l’Est du continent européen sont les plus touchées par ce phénomène global.
Selon Pierre-Olivier Gourinchas, l’économiste en chef du FMI, la priorité devrait être de veiller à ce que les marchés restent stables. Ainsi, les politiques monétaires doivent s’assurer de rétablir la stabilité des prix, et les politiques budgétaires doivent viser à atténuer les pressions sur le coût de la vie.
Ces derniers mois, les principales banques centrales sont entrées dans une course à la hausse de leurs taux directeurs afin d’essayer d’atténuer les effets de l’inflation. En juillet dernier la Banque centrale européenne décidait d’augmenter ses taux directeurs pour la première fois depuis 11 ans, tandis que la FED a procédé à cinq hausses successives depuis mars dernier.
Sources
- World Economic Outlook : Countering the Cost-of-Living Crisis, Fonds monétaire international, 11 octobre 2022.
- Global economic outlook 2022, Economist Intelligence Unit, 5 octobre 2022.