- Les prix de l’énergie ont atteint des niveaux historiques en Europe cet été. En France, les prix des contrats à terme d’un an ont dépassé 1000 € par MWh, et se sont élevés à plus de 800 € en Allemagne. Si une baisse conséquente a été observée en septembre, les prix restent beaucoup plus élevés que la moyenne des années précédentes.
- Hier, l’Economist Intelligence Unit a publié ses perspectives économiques mondiales pour l’année 2022. Les conclusions rejoignent sensiblement celles des derniers rapports de l’OCDE de septembre et du Fonds monétaire international de juillet dernier, caractérisées par une hausse globale des taux directeurs des principales banques centrales ainsi que par une révision à la baisse de la croissance globale.
- Selon le rapport, l’ampleur de la pénurie d’énergie dépendra de la baisse des températures en Europe cet hiver, de la solidité énergétique des États-membres (récemment fragilisée par le plan allemand de 200 milliards d’euros) ainsi que du degré de réduction de la consommation de gaz par les entreprises 1.
- L’Autriche et l’Allemagne, qui dépendent fortement du gaz russe et disposent de peu d’autres options d’approvisionnement, devraient être confrontées à des pénuries cet hiver. L’Italie serait également durement touchée, et les pays enclavés d’Europe centrale — surtout Slovaquie et République tchèque — subiront un triple choc dû aux pénuries d’énergie, à une inflation élevée et aux retombées de la récession allemande. En septembre, l’inflation dépassait les 10 % en Allemagne pour la première fois depuis 70 ans.
- Environ un tiers des pays européens risquent d’être confrontés à des pénuries en raison de la baisse record des approvisionnements en gaz russe. La majorité de l’Europe serait ainsi exposée à divers degrés aux effets secondaires des pénuries de gaz (qui pèseront principalement sur les productions ainsi que sur certains services publics).
Sources
- Global economic outlook 2022, Economist Intelligence Unit, 5 octobre 2022.