• Selon l’OCDE, la croissance mondiale en 2022 devrait se contracter de 1,08 %, avec des pertes de croissance respective de 1,4 % pour la zone euro et 0,88 % pour les États-Unis. L’impact de la guerre et des sanctions sur l’augmentation des prix se situe autour de 2,03 % d’inflation supplémentaire en zone euro et 1,36 % aux États-Unis. 
  • L’effet le plus important est sans doute celui sur les prix agricoles. La Russie et l’Ukraine représentent 30 % des exportations de blé dans le monde. Selon l’OCDE, les prix du blé ont augmenté de plus de 80 % et ceux du maïs de 40 % depuis janvier 2022. Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies, a déclaré qu‘il s’attendait à «  un ouragan de famines » dans le monde. Il a précisé que «  quarante pays africains et pays les moins avancés importent au moins un tiers de leur blé d’Ukraine ou de Russie – 18 de ces pays en importent au moins 50 %. Cela comprend des pays comme le Burkina Faso, l’Égypte, la République démocratique du Congo, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. » 
  • Compte tenu de ces perspectives économiques, l’institut Ifo de Munich a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’Allemagne. Le PIB allemand devrait augmenter entre 2,2 % et 3,1 % – la précédente prévision prévoyait une croissance de 3,7 % – et  la hausse des prix affecterait le pouvoir d’achat des consommateurs allemand à hauteur de 6 milliards d’euros au premier trimestre.
  • Le 24 mars, le président russe, Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n’accepterait plus l’achat de pétrole et de gaz de pays déclaré «  hostiles » qu’en rouble, monnaie russe dont la valeur a chuté de plus de 40 % depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022. La mesure pourrait forcer les pays européens à traiter davantage avec la Banque centrale russe, mais pas forcement à stabiliser le rouble. 
  • Plus généralement, bien que le choc économique soit moins important que celui de 2020, quand la production mondiale avait baissé de 6 points de pourcentage, le fait que la relance post-pandémique ne soit pas complète et que les Banques centrales soient obligées de répondre au taux élevé de l’inflation pourrait assombrir les perspectives économiques à moyen terme. De plus, l’émergence d’une division géopolitique évidente poussera les pays – dont la Chine – à réduire leur dépendance vis-à-vis des monnaies et des marchés financiers occidentaux, alors que les pays européens chercheront à diversifier leur commerce et à réduire leur dépendance dans certains secteurs perçus comme stratégique, avec des conséquences sur les chaînes d’approvisionnement.