• Pour rappel, le 5 octobre le gouvernement libéral était tombé après l’adoption d’une motion de censure déposée par l’opposition social-démocrate. Dacian Cioloș avait été chargé de former le gouvernement, mais sa proposition n’avait pas obtenu la confiance du Parlement.

  • Après des semaines de négociations, le Parti National Libéral (PNL, centre droit) et le Parti Social-démocrate (PDS, gauche) ont accepté de soutenir un Premier ministre commun selon un système de rotation d’un an et demi. Les trois partis formant désormais la majorité sont : le PNL, le PSD et l’UDMR (Union démocrate magyare de Roumanie, centre droit). 

  • Le PSD disposera de neuf ministères, ainsi que du secrétaire général du gouvernement – finances, défense, économie, transports, agriculture, santé, culture, et jeunesse et famille, nouvellement créé. Il est à prévoir que les mesures annoncées par les sociaux-démocrates comme une hausse de salaires et de retraites augmenteront leur capital électoral.  

  • L’UDMR conservera ses trois portefeuilles existants, à savoir : développement, environnement et sports. Les libéraux se chargeront de huit portefeuilles : justice, intérieur, affaires étrangères, investissements et projets européens, énergie, éducation, numérisation et tourisme.

  • Le nouveau gouvernement aura la charge de maîtriser l’accentuation de la crise sanitaire qui, depuis deux mois ravage, le pays. Au mois d’octobre la Roumanie enregistrait ainsi plus de 20 000 cas et 400 décès par jour. À cela s’ajoute la mise en œuvre du plan de relance. Dans le cadre de Next Generation EU le pays bénéficiera d’une subvention de 14,2 milliards d’euros ainsi que d’un prêt de 14,9 milliards. 

  • Les prochaines élections législatives et présidentielles auront lieu en 2024. Selon les derniers sondages d’opinion, la crise politique a bénéficié surtout aux sociaux-démocrates et au parti d’extrême droite, Alliance pour l’unité des Roumains (AUR). Sur la perception de la gestion de la crise, l’ancien Premier ministre Florin Cîțu (PNL) arrive en tête du classement négatif, 89 % des personnes interrogées considérant qu’il a très mal réagi, suivi du Président Klaus Iohannis avec 78 %. La popularité du PSD a grimpé à 38 %, tandis que le PNL a baissé à 18 %. L’AUR arrive en troisième position avec 14 %, suivi de l’USR avec 11 %.