- Le président italien Sergio Mattarella est en visite officielle en France depuis samedi dernier afin de concrétiser la relance de l’axe franco-italien, sanctionnée par la signature d’un traité bilatéral, le Traité du Quirinal, prévue pour la fin de l’année. C’est la première fois depuis 2012 qu’un président italien se rend en France dans le cadre d’une visite officielle.
- L’Europe s’incarne particulièrement par le couple franco-allemand qui agit comme moteur sur un grand nombre de sujets, notamment en raison de leurs poids économiques et politiques au sein de l’Union. Toutefois, l’Italie est un membre fondateur historique qui entend également avoir une voix au chapitre.
- Il s’agit de rappeler ici l’historique diplomatique très mouvementé de ces dernières années entre les deux pays. La tension a culminé le 7 février 2019 lorsque Paris a rappelé son ambassadeur en France, faisant suite à des provocations de Luigi Di Maio, alors Vice-Président du Conseil, désormais ministre des Affaires étrangères.
- Sous l’impulsion du Président du Conseil, Mario Draghi, la relation est aujourd’hui largement apaisée, comme en témoigne cette visite officielle et la signature du futur traité prévue pour cette fin d’année. Il faut également mentionner la coopération accrue sur des sujets sensibles comme la Libye, ou bien sur la doctrine Mitterrand qui empêche l’extradition des anciens terroristes italiens d’extrême-gauche réfugiés en France.
- La France, premier investisseur étranger dans le pays, est un partenaire économique très important pour l’Italie, elle est également son deuxième partenaire commercial, et le troisième pays d’implantation de filières italiennes. En mettant un terme aux asymétries et à l’instabilité qui règnent parfois entre les deux pays, des intérêts convergents pourraient être traduits en politiques communes.
- En janvier dernier, Alessandro Aresu proposait dans Le Grand Continent plusieurs points pour renouveler, et donner du sens à l’intégration économique franco-italienne au sein de l’Union. Il appelait notamment à un rapprochement entre groupes industriels nationaux et à une coordination des investissements dans la perspective d’un éventuel durcissement de la position allemande, après l’ère Merkel.