- Après le vote la semaine dernière d’une loi au Parlement hongrois contenant des amendements visant à exclure de l’espace public des images « faisant la promotion de l’homosexualité », 16 pays européens ont signé une déclaration commune, à l’initiative de la Belgique, condamnant cet affront aux valeurs et aux principes fondateurs de l’Union.
- Ce communiqué conjoint dénonce : la stigmatisation des membres de la communauté LGBTQI, la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, ainsi que la violation de la liberté d’expression, qui vont à l’encontre de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, ainsi que du droit international.
- Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se trouvait en Belgique pour donner son feu vert au plan de relance et de résilience national dans le cadre du plan Next Generation EU, elle a qualifié cette loi de « honte », et a déclaré que l’Union ne « ferait pas de compromis » en annonçant qu’elle mettrait en œuvre tous les moyens juridiques à la disposition de la Commission.
- Cette loi a suscité l’indignation de plusieurs personnalités, dont le Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, qui a annoncé mercredi 23 juin au micro de France Inter que la France, aux côtés de quinze pays européens, souhaitait engager une procédure pour que des sanctions soient prises à l’encontre de la Hongrie.
- Ce communiqué point alors que la loi en question s’est également immiscée dans l’Euro de football lorsque l’UEFA, organisateur de l’événement, a décidé de ne pas autoriser l’illumination de l’Allianz Arena de Munich aux couleurs arc-en-ciel de la communauté LGBT, lors du match qui opposera la Hongrie à l’Allemagne, mercredi 23 au soir. L’organisation a évoqué, pour justifier son refus, son devoir de neutralité vis-à-vis du contexte politique hongrois.
- Plusieurs pays européens n’ont pour le moment pas décidé de signer cette déclaration. La secrétaire d’État aux Affaires européennes du Portugal, Ana Paula Zacarias, a annoncé mardi 22 juin que son pays ne signerait pas cette déclaration pour le moment par « devoir de neutralité », en raison de la présidence portugaise du Conseil de l’UE, qui prendra fin le 1er juillet. La Grèce a quant à elle décidé de signer la déclaration le mercredi 23 après des « explications insuffisantes de la Hongrie » lors du Conseil des affaires générales de la veille.