• Le mardi 15 juin, un projet de loi visant à exclure de l’espace public (télévision, publicités, écoles) des images “faisant la promotion de l’homosexualité” a été adopté au Parlement hongrois. Le texte, initialement censé lutter contre la pédophilie, a été adjoint d’une proposition déposée le 25 mai par deux députés (Máté Kocsis et Gabriella Selmeczi) du Fidesz, le parti de Viktor Orbán.
  • La proposition prévoit notamment qu’il est “interdit de mettre à la disposition des enfants de moins de dix-huit ans de la publicité faisant la promotion de la sexualité, de présenter la sexualité à ses propres fins, ou d’impliquer une déviation de l’identité du sexe de la personne née, un changement de sexe, ou de l’homosexualité.
  • Plus récemment, le 10 juin, un amendement a été déposé tardivement par Csaba Hende, parlementaire hongrois, et ancien ministre de la Défense sous Viktor Orbán, entre 2010 et 2015. Si la proposition initiale du 25 mai était déjà dirigée contre les homosexuels, ce dernier amendement a même été perçu comme dangereux pour les enfants, dans un texte de loi censé les protéger.
  • On retrouve dans cet amendement que toute représentation de l’homosexualité dans la sphère publique est “susceptible de nuire au bon développement physique, mental ou moral des enfants”. Le texte regroupe aussi “la violence, la non-conformité au genre, l’homosexualité, le changement de sexe (…)”, dans une catégorie qui est désormais proscrite des programmes éducatifs à destination des mineurs. Ce point vise directement les campagnes de sensibilisation menées par des ONG dans des écoles hongroises.
  • L’amendement en question a été adopté à 156 voix contre 1, la proposition de Csaba Hende a elle été adoptée à 157 voix contre 1. Les principaux partis d’opposition (Parti socialiste hongrois (MSZP), Le parti du dialogue pour la Hongrie (PM), La coalition démocratique (DK) et La politique peut être différente (LMP) minoritaires à l’assemblée, ont décidé de boycotter les votes.
  • Viktor Orbán conduit depuis son arrivée au pouvoir une politique de répression à l’égard des homosexuels, des minorités, et de la société civile de manière générale, qui ont manifesté en masse devant le Parlement hongrois contre cette loi, le 14 juin. En septembre 2018, la Hongrie avait déjà fait l’objet d’une procédure de condamnation par le Parlement européen, en raison des nombreuses attaques de son dirigeant contre les valeurs, et les principes fondateurs de l’Union.
  • Sur Twitter, Ursula von der Leyen a annoncé que la Commission allait “évaluer” si cette loi enfreint ou non la législation européenne. Le cas échéant, la Commission serait en mesure d’utiliser l’article 7 du traité sur l’Union européenne, qui pourrait conduire à une suspension de certains droits de la Hongrie.
  • Cette procédure nécessiterait toutefois d’obtenir le vote de deux tiers du Parlement européen.