Depuis le massacre de Tiananmen en 1989, c’est la première fois que l’Union impose des sanctions à des entités et à des personnes chinoises à cause de violations de droits de l’homme : l’intensité de l’affrontement monte après la rencontre extrêment dure entre le Secrétaire d’État Antony Blinken et son homologue chinois, dans un essai de coordination occidentale à traction européenne.
- Un rôle moteur de l’Union. L’UE a été la première puissance occidentale à annoncer les sanctions et a été frappée par des représailles immédiates : 4 entités et 10 personnalités politiques ou scientifiques européennes (parmi lesquelles l’eurodéputé Raphaël Glucksmann) se sont vues frappées d’une interdiction de voyage.
- Les sanctions – approuvées à l’unanimité lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE d’aujourd’hui – visent des hauts fonctionnaires et des entités du Xinjiang qui ont un lien direct avec le système des camps d’internement des musulmans ouïghours, parmi lesquels Zhu Hailun, à la tête entre 2016 et 2019 de la puissante commission des affaires juridiques et politiques du Xinjiang. On remarque l’absence de Chen Quanguo, le secrétaire du parti communiste de la région, déjà sous sanctions américaines depuis juillet.
- Représailles chinoises, avec une ligne rouge. L’ambassadeur chinois auprès de l’Union, Zhang Ming, avait déclaré la semaine dernière lors d’un séminaire en ligne : « Nous voulons le dialogue, pas la confrontation. Nous demandons à la partie européenne d’y réfléchir à deux fois… Si certains insistent sur la confrontation, nous ne reculerons pas ». La question de fond pour la Chine reste de désarticuler l’accord d’investissement conclu par l’UE avec la Chine en décembre et les questions relatives aux droits de l’homme. « Les questions économiques ne doivent pas être politisées » selon les mots de Zhang.
- Quelle séquence ? C’est la première fois, depuis le massacre de Tiananmen en 1989 que l’Union sanctionne la Chine à partir de violations de droits de l’homme. L’intensité de l’affrontement monte après la rencontre extrêmement dure entre le Secrétaire d’État Antony Blinken et son homologue chinois et s’insère dans la séquence ouverte avec les sanctions de l’administration Biden contre 24 responsables chinois et hongkongais.