Aujourd’hui commence une semaine qui devrait définir l’avenir des configurations politiques en Italie.

  • « Avec réserves ». Après la démission du gouvernement Conte, le président italien Mattarella a proposé à l’ancien président de la BCE, Mario Draghi, de former un gouvernement, ce qu’il a dit accepter « avec réserves ».
  • Les partis modérés soutiennent Draghi. Le Parti démocratique, Italia Viva, Libres et égaux et Forza Italia ont annoncé qu’ils soutiendraient un gouvernement Draghi, mais ils ne suffisent pas à atteindre une majorité.
  • Draghi doit convaincre les anti-système. Meloni, présidente de Frères d’Italie, a annoncé que son groupe s’abstiendrait. Pour ce qui est de la Ligue, Salvini avait d’abord annoncé soutenir Draghi si des élections étaient rapidement organisées ; finalement il a déclaré soutenir Draghi sans conditions. En parallèle, le M5S est très divisé entre l’aile Di Maio, qui est favorable à Draghi, et l’aile Di Battista, qui considère Draghi comme « l’apôtre des élites ». Les prochains jours seront décisifs.
  • Draghi, un technocrate ? « Les médias le présentent aujourd’hui comme un technicien ou un technocrate, mais en réalité, tout au long de sa carrière, il a su manœuvrer la politique avec finesse, d’abord en Italie, puis en Europe. »
  • Draghi, un néolibéral ? « Pour certains, Draghi est l’incarnation du ‘néolibéralisme’, peu importe la définition qu’on lui donne, ou de l’ ‘ordolibéralisme’ allemand. Là encore, on se trompe si l’on a recours à ces étiquettes sommaires. Draghi s’est montré à plusieurs reprises pragmatique. »
  • Draghi, plutôt un gestionnaire. « Ce que Draghi a fait au Trésor reste fondamental pour essayer de comprendre ce qu’il fera dorénavant. La différence entre Draghi et de nombreux acteurs de la vie publique italienne, qu’ils soient techniciens ou politiciens, est sa capacité organisationnelle. »1
Sources
  1. ARESU Alessandro, GARNERO Andrea, Passé, présent et futur de Mario Draghi : la carrière politique d’un technicien, Le Grand Continent, 5 février 2021