30/01. Un après-Brexit tourmenté 

  • Dans une tribune postée sur son blog, Josep Borrell s’interroge sur le futur de la coopération en matière de politique étrangère entre l’Union et le Royaume-Uni. Il souligne l’ambivalence de ce nouveau partenaire en définissant le Royaume-Uni à la fois comme « un allié clé et [un] partenaire stratégique sur la scène mondiale » et « un compétiteur sérieux ». La formule n’est pas sans rappeler l’ambivalence vis-à-vis de la Chine, qualifiée par l’Union en 2019 de « rival systémique » et de « partenaire de coopération ». Un mois après l’entrée en vigueur complète du Brexit, Josep Borrell met les Européens en garde contre le risque d’une « bilatéralisation » des relations. Par ailleurs, il réitère sa déception quant au refus du Royaume-Uni d’accorder le statut d’ambassadeur au représentant de l’Union. Si le Royaume-Uni a justifié cette décision en soulignant le statut d’organisation internationale de l’Union européenne, le Haut Représentant y voit une atteinte au respect mutuel entre les deux nations. 

31/01. Rebondissements autour du vaccin

  • Ursula von der Leyen s’est entretenue par visioconférence avec les dirigeants des compagnies pharmaceutiques avec lesquelles la Commission européenne a signé des accords d’achat anticipé de vaccins. La mise en place d’une autorité européenne de préparation et d’intervention en cas d’urgence sanitaire (HERA) a notamment été évoquée. Cette dernière aura pour but d’anticiper les menaces à l’aide de capacités de prévisions et d’analyses prospectives.  
  • Dimanche dernier, Ursula von der Leyen annonçait qu’AstraZeneca allait finalement livrer 9 millions de doses de plus que prévu, soit 40 millions au total. Les livraisons débuteront une semaine avant ce qui était initialement prévu et les capacités de production en Europe seront augmentées. 
  • En marge des tractations entre l’exécutif européen et les représentants de l’industrie pharmaceutique, la géopolitique des vaccins s’immisce un peu plus au sein de l’Union par le biais de la Hongrie qui vient d’approuver le vaccin chinois Sino-pharm peu de temps après avoir validé le vaccin russe Sputnik V. Ce faisant, la Hongrie a commandé 5 millions de doses à la Chine qui devraient arriver dans le courant du mois de février. 

03-04/02. L’enjeu d’une Europe numérique. 

  • Mercredi, lors de la réunion hebdomadaire du collège des commissaires européens, l’enjeu de la cybersécurité des réseaux 5G était à l’ordre du jour. La Commission a notamment émis l’hypothèse que l’agence de cybersécurité de l’UE (ENISA) élabore un système de certification unique qui serait garant de la confiance et de la sécurité des produits numériques. 

04/02. Mario Draghi

  • Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne (BCE) entre 2011 et 2019, a été convoqué pour former le 67ème gouvernement de la République italienne. L’économiste aura la lourde tâche de désamorcer les tensions sociales et relancer la machine économique par un programme clair de gestion de l’argent du Recovery Plan, tout en évitant de tomber dans le piège d’un gouvernement technocratique, ce qui passe par un soutien assez ample des partis du Parlement et un programme partagé.

04/02. Accord sur la gouvernance de la Conférence sur l’avenir de l’Europe 

  • Les Etats-membres sont parvenus à un accord politique sur la présidence de la Conférence sur l’avenir de l’Europe en nommant les chefs des trois principales institutions de l’Union à sa présidence.

05/02. Déplacement de Josep Borrell en Russie.

  • Si la première visite de Josep Borrell en Russie devait permettre d’aborder plusieurs sujets (actions de la Russie en Ukraine, accord du nucléaire iranien, Covid-19, changement climatique, arrestation de l’opposant politique Alexeï Navalny), cette rencontre a été éclipsée par l’annonce de l’expulsion de diplomates allemands, polonais et suédois du territoire russe, accusés d’avoir pris part à une manifestation soutenant l’opposant Navalny. Ce signal fort et grandement symbolique témoigne des « différences fondamentales » et du « manque de confiance » entre la Russie et l’Union évoqués par Josep Borrell lors de la conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères russe. Angela Merkel ainsi que son homologue français ont également fermement condamné cette décision et fustigé l’absence d’Etat de droit en Russie