Lundi 08/02. Escalade diplomatique avec la Russie.

  • Après avoir vu leurs diplomates expulsés de Moscou, l’Allemagne, la Suède et la Pologne ripostent en renvoyant à leur tour des diplomates russes. 
  • Josep Borrell continue de faire les frais de sa visite en Russie avec plus de 70 eurodéputés appelant à sa démission. Les députés lui reprochent son manque de fermeté face à l’impassible Sergueï Lavrov. Soutenu par Ursula von der Leyen, le Haut Représentant européen a affirmé qu’il proposerait des « propositions concrètes » de sanctions à l’égard de Moscou lors d’une réunion le 22 février prochain.

Lundi 08/02 – Mardi 09/02. UE-Chine : entretien entre Josep Borrell et le Ministre des affaires étrangères chinois et un sommet «  17+1 » contrarié.

  • Tandis qu’un accord de principe sur les investissements a été trouvé entre l’Union et la Chine en décembre dernier, le Haut Représentant de l’Union et le Ministre des affaires étrangères chinois se sont entretenus par visioconférence ce lundi afin de renforcer le dialogue et la coopération. Si Wang Yi insiste sur une « coexistence pacifique, une coopération inclusive et le multilatéralisme », Josep Borrell lui, constate l’importance et l’irremplaçabilité du partenariat Chine-Union tout en appelant à un dialogue franc.
  • Suscitant maintes controverses, l’accord d’investissement entre la Chine et l’Union offre une clé de compréhension majeure sur le positionnement stratégique des Européens face à la concurrence sino-américaine. Conclu quelques jours avant la prise de fonction de l’administration Biden, l’accord est apparu comme un acte géopolitique assumé que l’administration Biden avait peu apprécié. En outre, la présence d’Emmanuel Macron aux côtés d’Ursula von der Leyen, d’Angela Merkel (en tant que représentante de la présidence tournante du Conseil de l’UE) et de Charles Michel dans les négociations avait suscité l’incompréhension de certains pays, et notamment des membres du club des 17+1.

Mardi 09/02. Sommet 17+1 :  carrefour d’une lutte d’influence entre les États-Unis, la Chine et l’Union 

  • À l’occasion du sommet 17+1 mardi, six pays (Lituanie, Estonie, Lettonie, Bulgarie, Roumanie, Slovénie) ont choisi de n’être représentés qu’au niveau ministériel. Regain de transatlantisme ou unité européenne, face à ce format de rencontre diplomatique qui divise les pays membres, l’interprétation de cette brimade envers Pékin fait débat. En effet, si la nouvelle administration américaine considère les pays Baltes comme une opportunité d’alliance démocratique pour faire rempart à Pékin, une relation étroite avec les États-Unis, sous l’égide de l’OTAN, séduit également ces pays puisque cela atténuerait la menace de la Russie. D’autre part, la méfiance grandissante des pays de l’Europe de l’Est envers la Chine laisse entrevoir la possibilité d’un front européen plus uni pour faire bloc face au rival chinois.

Mardi 09/02. Plan de relance fragile. 

  • Si le Parlement européen a approuvé le fonds de relance à 750 milliards d’euros en session plénière, ce dernier est soumis à deux conditions majeures. En effet, les États membres doivent présenter à la Commission européenne leur programme national de réformes, mêlant obligatoirement réformes substantielles et investissements dans des secteurs majeurs (énergie verte, numérique etc.). Pour le moment, 18 pays ont soumis une partie de leur projet, 6 (la Croatie, la Slovénie, le Portugal, la France et Chypre) l’ont ratifié et 3 n’ont encore rien présenté. 

Mercredi 10/02. Stratégie vaccinale de l’Europe : Ursula von der Leyen devant le Parlement européen. 

  • Devant le Parlement, européen, la présidente de la Commission européen reconnaît ses erreurs, notamment sur les retards de distribution des vaccins ou en faisant planer la menace d’une suspension de l’application du protocole nord-irlandais. Elle maintient et défend néanmoins la ligne directrice de la stratégie vaccinale européenne commune qui selon ses dires « était et reste la bonne ».

Jeudi 11/02. Entretien entre la Ministre des armées française, Florence Parly et le commissaire européen Thierry Breton. 

  • En vue de la présidence française du Conseil de l’Union européenne début 2022, Florence Parly s’est entretenue avec le commissaire européen du marché intérieur, de l’industrie et de la défense. La ministre défend les priorités françaises dans le domaine de la défense européenne, notamment l’objectif de faire adopter la « boussole stratégique ». Initiée sous la présidence allemande, cette initiative a pour but d’élaborer un document d’orientation majeur dans le domaine de la sécurité et la défense, permettant à terme, une analyse des menaces et faiblesses de l’Union ainsi que la définition d’objectifs stratégiques communs. Cette étape sera un des axes que la France poussera lors de sa présidentielle tournante au premier semestre de française en 2022.