Fin décembre, l’Union signait avec la Chine un accord d’investissements, décrié en Europe en raison des faibles garanties de respect du droit du travail par les Chinois et du bénéfice que l’Allemagne devrait en tirer au premier chef. Pour Luuk van Middelaar, l’accord Union-Chine donne une clé de lecture sur l’avenir de la relation transatlantique.

  • L’Europe géopolitique. « Si l’accord donne un meilleur accès et une meilleure protection aux entreprises européennes sur les marchés chinois, les analystes ont surtout été frappés par son importance stratégique : l’Union, de son propre chef, a accompli un acte géopolitique. »
  • Washington s’en est offusquée. « Comment l’Europe pouvait-elle conclure un accord avec son grand rival chinois, seulement trois semaines avant l’inauguration de Joe Biden ? N’aurions-nous pas pu attendre un peu afin de s’entendre, ensemble, contre la ‘crapule’ Xi ? »
  • Contradictions et dilemmes. « L’Union a demandé à la Chine de ratifier les conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail sur le travail forcé ; Xi a promis de faire de son mieux. Est-ce suffisant ? Pour le Parlement européen, qui doit approuver l’accord, probablement pas. Devrions-nous pour autant cesser de dialoguer avec la Chine sur le climat, les droits de l’homme, le commerce, le Moyen-Orient ? Est-ce l’attitude que Washington adopte ? ».1

Nota bene : «  Il ne faut pas attendre des Américains qu’ils gèrent notre rapport à la sécurité ou à la lutte contre le terrorisme en Afrique. La lutte d’influence qui se joue en Méditerranée orientale n’est pas non plus le problème des États-Unis. » nous déclarait Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes.2

Sources
  1. VAN MIDDELAAR Luuk, Accord UE-Chine : l’Amérique est-elle encore en position de redevenir le leader du monde libre ?, Le Grand Continent, 12 janvier 2021
  2. GRESSANI Gilles, LUMET Sébastien, « L’Europe puissance », une conversation avec Clément Beaune, Le Grand Continent, 3 décembre 2020