Aujourd’hui, Giuseppe Conte s’exprimera devant le Sénat italien, après l’avoir fait à la Chambre des députés hier, dans le cadre de la crise politique survenue mercredi dernier, lorsque Matteo Renzi a déclaré que son parti Italia Viva (IV) ne participerait plus à la coalition gouvernementale (M5S-PD-LEU-IV).

  • Que s’est-il passé ? Après des crispations et tensions qui datent de décembre, Renzi a annoncé le départ de trois ministres membres d’Italia Viva (Bellanova, Bonetti, Scalfarotto), qualifiant Conte de « roi nu » qui stoppe « le jeu démocratique ». Au-delà des ministres, le retrait du soutien de Renzi à la coalition gouvernante a fait perdre à celle-ci 31 députés et surtout (au Sénat, où la majorité est plus faible) 18 sénateurs qui sont essentiels à la majorité… sauf que certains d’entre eux ont quitté Italia Viva et ont, au Sénat, formé le nouveau groupe MAIE-2023, qui soutient Conte.
  • Comprendre Renzi. « Comme Berlusconi, Renzi a du mal à comprendre pourquoi les gens ne l’aiment pas. La différence est que Berlusconi a su rester dans l’opposition puis revenir à la victoire, tandis que Renzi a perdu son génie original depuis qu’il a quitté le Palazzo Chigi. En fait, il l’avait déjà perdu peu de temps après y être entré. C’est ce qui arrive à tous les révolutionnaires lorsqu’ils parviennent au Palais. »1
  • Quatre scénarios : Conte reste avec la même majorité (avec Italia Viva) ; Conte reste, mais avec une nouvelle majorité ; un nouveau Premier ministre avec la même majorité ; gouvernement de transition et nouvelles élections.
  • Le poids du Quirinal. Le Président de la République Sergio Mattarella a toujours été en faveur de la durée complète de la législature (5 ans, jusqu’à 2023) et a toujours essayé d’éviter les élections anticipées. En conséquence, un vote et un gouvernement d’unité nationale sont perçus comme des extrema ratio. Les autres options, même avec une majorité parlementaire effective, restent préférables pour le chef de l’État.2
Sources
  1. ALLEGRANTI David, Pour comprendre la crise gouvernementale en Italie, il faut entrer dans la tête de Matteo Renzi, Le Grand Continent, 15 janvier 2021
  2. CASTELLANI Lorenzo, Quatre scénarios possibles pour sortir de la crise gouvernementale en Italie, Le Grand Continent, 14 janvier 2021