L’avenir de la Libye

Aujourd’hui marque les 9 ans de la capture et de l’assassinat aux alentours de Syrte de Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011. 9 ans plus tard, l’avenir de la Libye demeure incertain.¹

• Un conflit qui dure. En juin, une impasse se profilait à l’horizon. Les tensions entre  le Gouvernement d’union nationale (GAN) d’el-Sarraj, soutenu par la Turquie, et l’Armée nationale libyenne (LNA), soutenue par la Russie, l’Égypte et les ÉAU, dirigée par le général Haftar, atteignaient leur paroxysme. L’échec d’Haftar était manifeste à la fin du mois et un consensus a progressivement émergé sur l’insolubilité d’une du conflit par les armes.
• Le tournant de septembre. Après l’échec militaire, le processus de négociation politique entre les différentes forces politiques a repris début septembre. Depuis, les concertations ont eu lieu à Montreux (Suisse), à Bouznika (Maroc) et au Caire (Égypte), dans le cadre du Forum du dialogue politique libyen (FDPL). El-Sarraj a quant à lui annoncé qu’il démissionnerait à la fin du mois.
• Les pays voisins. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français Le Drian a appelé jeudi à Alger à une implication plus forte des pays voisins dans la résolution politique du conflit car ils sont les premiers concernés, au contraire des ingérences extérieures turque et russe. C’est ainsi à Tunis que les prochaines discussions se tiendront, début novembre, comme l’a annoncé l’émissaire par intérim de l’ONU en Libye, Stephanie Williams.
• La position italienne. La France et l’Italie se sont opposées sur le conflit libyen, notamment pendant la bataille de Tripoli. « Alors que le prisme sahélien de la France inclut par exemple la Libye dans un agenda régional de lutte contre le terrorisme, l’Italie adopte une vision principalement centrée sur Tripoli, en tant que zone économique privilégiée et plateforme de départ des flux de migrations. »

• Paris et Rome, architectes de la paix en Méditerranée ? « L’affirmation de plus en plus marquée de la Turquie […] a sans doute significativement modifié le calcul stratégique de l’Italie. Le Levant et la Méditerranée orientale constituent un espace où la France et l’Italie semblent partager une lecture relativement similaire des principaux enjeux géopolitiques immédiats, des menaces et des perspectives, pour y engager une action commune ou simplement échanger sur ces problèmes. »²

• Francesca Mannocchi et Gianluca Costantini offrent en exclusivité pour Le Grand Continent le reportage émouvant extrait du livre Libye, qui sort cette semaine aux éditions Rackham. Un regard sur la situation en Libye au prisme du journalisme graphique, à la recherche d’une autre échelle pertinente : la Libye par ceux qui y vivent.