Le pouvoir de Taiwan

Aujourd’hui, mercredi 20 mai, la présidente de Taiwan Tsai Ing-wen, réélue le 11 janvier dernier, sera officiellement investie – sans aucune manifestation publique dans les rues. Sur fond de réaction au Covid-19, les tensions s’intensifient dans la région.

• Une victoire marquée par une opposition claire à la RPC : pendant la campagne en fin d’année 2019, Tsai Ing-wen (Parti démocratique progressiste) avait critiqué la manière dont les autorités de Pékin avaient réagi aux manifestations à Hong Kong. Cette position virulente, déjà présente pendant le mandat précédent de Tsai, a accentué l’isolement diplomatique de Taiwan.
• Qu’est-ce que la Chine ? Depuis deux ans, le discours des dirigeants de RPC et de Taiwan s’est fort tendu sur la question de l’unification de la Chine.¹
• Sept : c’est le nombre de personnes décédées du COVID-19 sur cette île située en face de l’immense foyer chinois. Une gestion magistrale, marqué par quatre volets : préparation, identification, confinement, communication.²
• Attention à l’armée chinoise : dans sa stratégie tous azimuts d’assistance aux pays atteints par le covid, la Chine rencontre un obstacle en la figure de Taiwan. L’île pourrait faire l’objet d’une affirmation militaire de la RPC, qui pourrait ainsi se débarrasser de l’un des « 5 poisons » (Taïwan, les Ouïghours, les Tibétains, le Falun Gong et les militants pro-démocratie) définis par le PCC.³

Nota bene  : La semaine dernière, la Chine a fait pression sur la France au sujet de la commande par Taiwan de systèmes de lanceurs de leurres Dagaie MK2 pour moderniser ses frégates, soulignant que la vente de ces produits par la France (25 M €) ne respectait par “le principe d’une seule Chine.” Paris a adressé une fin de non-recevoir à Pékin et lui a explicitement conseillé de se focaliser sur la gestion de la crise sanitaire. Cet incident naval entre Pékin et Paris n’est pas le premier.⁴