Le Parti communiste chinois se réunit

Aujourd’hui, vendredi 22 mai, le Congrès annuel du peuple (CNP) chinois rappellera au monde que la crise actuelle ne révèle pas seulement les bienfaits et méfaits du libéralisme et de la mondialisation : la faucille et le marteau sont toujours tendance en 2020.

• Une réunion politique fortement mise en scène : plus de 5 000 délégués viennent à Pékin depuis toute la Chine pour voter des lois majeures, nommer des dirigeants et établir des objectifs annuels pour le pays.
• Afficher la réussite de la gestion de crise : le rendez-vous, qui se tient normalement en mars, avait été reporté. Sa bonne tenue en mai participe de la propagande chinoise selon laquelle le Covid a été maté en Chine.¹
• La santé, l’économie : la relance budgétaire et le soutien aux entreprises et aux ménages seront des grands sujets, outre les événements de Hong Kong. Dès avril, le Politburo avait introduit le concept de six garanties : l’emploi, le niveau de vie fondamental, les entités de marché, la sécurité alimentaire et énergétique, la stabilité de la supply chain, le bon fonctionnement des institutions locales.²

• L’affirmation du modèle chinois et de la personne de Xi : l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping rime avec une neutralisation des manifestations visibles du débat politique en Chine et la normalisation d’un discours structuré autour de la personne de Xi, reconstructeur d’une prééminence chinoise en Asie dont le rayonnement international serait inéluctable.³
• Quel est le statut véritable du régime chinois ? Comment qualifier sa puissance ? Longtemps un préjugé hérité de la guerre froide a dissocié la nature des régimes totalitaires entre eux. En réalité, il n’en est rien.⁴

Nota bene  : Ce vendredi, c’est aussi la Journée internationale pour la biodiversité. Dans nos colonnes, Valérie Cabanes se prononçait pour un droit des écosystèmes.⁵