Grèce : un référendum sur Tsipras, en attendant les élections législatives

Athènes. Ce dimanche 26 août est une importante journée électorale pour la Grèce : non seulement les Grecs votent pour élire leurs 21 eurodéputés mais aussi pour choisir leurs représentants régionaux et municipaux. Les élections européennes s’intègrent dans l’agenda électoral chargé de l’année 2019 qui se terminera par les élections législatives en automne.

Dans ce contexte, les résultats de ce dimanche sont particulièrement attendus : ils donneront des indices sur la tournure que peuvent prendre les élections législatives à venir. Les élections européennes se présentent ainsi comme un vote de confiance pour le gouvernement d’Alexis Tsipras et son parti SYRIZA1. Après sa victoire triomphale aux législatives de 2015 grâce à un programme anti-austérité, SYRIZA a progressivement perdu en popularité notamment en votant le plan d’austérité proposé par la Troïka en 2015, en contradiction avec le vœu exprimé par la majorité des Grecs lors du référendum qui a précédé. Si la Grèce est sortie du programme d’aide européen en 2018 et que quelques mesures sociales – e.g. augmentation des retraites – ont pu être proposées juste avant les élections, SYRIZA peine à regagner la confiance des Grecs.

La campagne des élections européennes a débuté tôt en Grèce et a été active : l’échelle européenne a facilement trouvé sa place dans les débats. Les Grecs devront choisir parmi les 40 partis qui se présentent puis indiquer par une croix leurs quatre candidats favoris au sein de la liste choisie2. Les sondages donnent vainqueur le parti libéral de centre-droit la Nouvelle Démocratie (Νέα Δημοκρατία) avec un peu moins de 30 % des voix3. Son dirigeant, Kiriakos Mitsotakis, est le principal rival de M Tsipras pour les élections législatives. Malgré la désillusion des électeurs de gauche, SYRIZA arriverait second avec environ 20 % des voix. Aube dorée, le parti ultra-nationaliste d’extrême droite, devrait faire un score faible : après sa percée en politique et son entrée au parlement en 2012, le mouvement a été miné par des affaires judiciaires impliquant les hauts cadres du parti.

Chypre : un vote de confiance pour le parti libéral avec la participation de chypriotes turcs

Nicosia. À Chypre, les débats de la campagne pour les élections européennes ont accordé une attention particulière à la participation des Chypriotes turcs4. Plusieurs listes, dont celle de l’AKEL, parti d’orientation communiste qui s’est imposé comme la deuxième force politique au Parlement, comprennent des candidats chypriotes turcs5.

Le président, Nikos Anastasiadis, a appelé à se mobiliser pour les élections européennes6. Comme en Grèce, ces élections se présentent comme un vote de confiance pour le parti libéral au pouvoir le Rassemblement démocrate (Δημοκρατικός Συναγερμός, ΔΗΣΥ) qui a mené une politique d’austérité depuis la crise financière de 2012-2013. Le score du parti ultra-nationaliste Front Populaire national (Εθνικό Λαϊκό Μέτωπο, ΕΛΑΜ), proche d’Aube dorée, est particulièrement attendu après sa percée lors des élections présidentielles de 2018.

Sources
  1. Politicians cast their vote, urge citizens to participate, Η Καθημερινή, 26 mai 2019
  2. ΠΩΣ ΘΑ ΨΗΦΙΣΕΤΕ ΣΤΗΝ ΕΛΛΑΔΑ
  3. Ευρωεκλογές 2019 : Τι δείχνουν οι τελευταίες δημοσκοπήσεις, Τα Νεα, 26 mai 2019
  4. Ευρωεκλογές στην Κύπρο με τη συμμετοχή των Τουρκοκυπρίων ψηφοφόρων, Η Καθημερινή (GR), 2019
  5. KOUROUNIS, Angélique, À Chypre, les élections européennes clivent les Chypriotes dans une île déjà divisée, Franceinfo, 22 mai 2019
  6. Ευρωεκλογές μετά από το κούρεμα, Η Καθημερινή (KY), 26 mai 2019