Dublin. En Irlande, la percée du Green Party apparaît plus forte qu’annoncée par les sondages. Le parti écologiste pourrait remporter jusqu’à 3 sièges et arriver deuxième du scrutin après Fine Gael, le parti au gouvernement. La spécificité du mode de scrutin irlandais interdit cependant de tirer des conclusions trop définitives avant le (long) décompte des bulletins.
Parce que la République d’Irlande a fait le choix du scrutin à vote unique transférable pour les élections européennes, les résultats du sondage de sortie des urnes publié vendredi soir par la télévision publique RTÉ doivent être analysés avec la plus grande prudence. Dans chacune des trois circonscriptions du pays (Dublin, Sud, Midlands Nord-Ouest), les électeurs n’ont pas voté pas pour une liste fermée composée par un parti politique, mais ont classé sur leur bulletin, par ordre de préférence décroissant, l’ensemble des candidats en lice. Ce mode de scrutin proportionnel exige un long dépouillement et se prête moins que d’autres aux estimations de sortie des urnes.
En attendant les résultats définitifs, c’est la percée du Green Party qui retient l’attention des observateurs de la vie politique irlandaise. Le parti écologiste arriverait largement en tête de l’élection à Dublin et peut espérer gagner un siège par circonscription. Si le succès des Verts irlandais venait à être confirmé, les deux partis rivaux du centre-droit, Fine Gael (rattaché au PPE et actuellement au gouvernement) et Fianna Fáil (affilié à l’ADLE) pourraient obtenir respectivement 4 et 2 sièges, en-deçà des objectifs électoraux qu’ils avaient affichés. Cette probable victoire européenne de Fine Gael sur son adversaire historique ne trouve pas de prolongement au niveau local : les deux formations auraient chacune recueilli 23 % des voix dans cet autre scrutin qui se déroulait aujourd’hui.