Yale et Columbia. Mis en place au début des années 2000, dans un but d’accompagnement des huit objectifs du millénaire de l’ONU, partenariat mondial pour réduire l’extrême pauvreté, l’EPI – précédemment ESI, Indicateur de durabilité environnementale – se veut global, afin de “fournir une base pour l’élaboration de politiques efficaces”1.

GEG – Cartographie pour Le Grand Continent

L’EPI se fonde sur près de 24 indicateurs séparés en 10 catégories, elles-mêmes divisées en 2 grandes dimensions souvent difficilement conciliables en terme d’objectifs politiques : la “santé environnementale” et la “vitalité écosystémique”, qui pèsent respectivement 40 % et 60 % dans le résultat final. Ainsi, le premier thème est essentiellement corrélé au développement économique du pays mesurant la qualité de l’eau, de l’air ou encore la présence de pollution intérieur à partir de combustibles solides ménagers. Le facteur “vitalité écosystémique” est quant à lui avant tout affecté par l’industrialisation et l’urbanisation, car focalisé sur la biodiversité, la présence de forêts, pollution de l’air, les ressources en eau et les pratiques agricoles.

Cette année, l’Indicateur de performance environnementale fait la part belle aux pays européens, grâce à des scores solides sur la partie “santé environnementale” pour laquelle la plupart des pays de l’Union ont un score autour de 90/100. Cependant, l’augmentation du poids du facteur de “vitalité écosystémique” de 50 à 60 %2 (choix expliqué par un écart-type moins important pour le deuxième facteur et qui aurait été masqué avec une simple pondération 50-50) a engendré une baisse générale des notes attribuées3. En effet, celles-ci ne dépassent souvent pas 75/100 sauf pour la France et la Suisse. La décomposition des scores montre que malgré des résultats satisfaisants en matière de pollution de l’air ou encore de pratiques agricoles, de nombreux pays d’Europe ont obtenus de faibles performances en termes de surfaces forestières et de zones de pêche. En Europe Orientale, le score de la Bosnie-Herzégovine souffre particulièrement du 0 attribué au pays en terme de traitement des eaux usées alors que la Russie affiche de faible performance dans la catégorie forêt. L’EPI témoigne donc d’une tendance à l’amélioration dans la poursuite des objectifs environnementaux comme la diminution des émissions des gaz à effet de serres mais souligne également que de nombreux progrès restent encore à faire.

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Perspectives :

  • Les bons scores des pays d’Europe occidentale ne sont pas généralisables à l’ensemble du continent avec des scores beaucoup moins élevés dans l’Est. Ces disparités en termes de performance environnementale doivent inciter l’UE à les atténuer.
  • L’importance croissante de la thématique “environnement et changement climatique” sur la scène internationale devrait donner à l’EPI une visibilité accrue dans les prochaines années.