Stratégie du chaos : quelques heures après les allocutions de Poutine au Sommet des BRICS à Johannesburg, prononcées en visioconférence car le président russe est sous la menace d’une interpellation en Afrique du Sud, deux mois jour pour jour après la tentative avortée de coup d’État, un avion du « traître » Prigojine s’écrasait près de Tver — le chef de Wagner était sur la liste des passagers. Quel est le sens diplomatique de la prise de parole d’un chef de gouvernement qui semble prêt à tuer les membres de son premier cercle ? Où est la vérité quand l’affameur du Kremlin — responsable de la crise alimentaire qui frappe l’Afrique de l’Est — se pose à Johannesburg en garant d’une nouvelle multipolarité au service de l’Afrique ? Pour s’orienter dans le brouillard, c’est entre les lignes qu’il faut lire ce discours que nous traduisons et commentons pour la première fois en français.
Dilma Rousseff a pris la tête de la banque des BRICS. À l’occasion de sa visite en Chine, Lula lui a consacré un discours personnel, qui expose les ambitions très fortes de la Nouvelle banque de développement pour ce nouveau mandat — mais révèle aussi ses limites. Nous le publions et commentons pour la première fois en français.
La Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite ou encore les Émirats arabes unis refusent de sacrifier leurs intérêts sécuritaires et de développement pour sanctionner la Russie. Ils considèrent même que leur pouvoir de négociation leur permettra d’obtenir de l’Occident des accords plus intéressants en matière de commerce, de technologie et d’armement. Ils aspirent à une domination régionale et pensent qu’une position non-alignée sert mieux leurs intérêts nationaux.
Ces pays représenteront les trois quarts de la population globale et 60 % de l’économie mondiale d’ici 2030. Il est urgent de comprendre leur positionnement.