Trump : sources intellectuelles d’une révolution culturelle

Coloniser Mars — avec des suprémacistes blancs. De l’avenir post-humain préparé par la Silicon Valley aux redneck conservateurs en passant par les nationalistes chrétiens ou les géants de la finance, Donald Trump a gagné en 2024 en construisant une nouvelle formule politique qui allie des éléments autrefois totalement hétérogènes. Le «Projet 2025» cache-t-il un Projet 1925?

Pour comprendre cet alliage qui définit une nouvelle phase, nous lançons une nouvelle série de publications : aux sources intellectuelles de la révolution culturelle trumpiste.

Le programme de Donald Trump que personne n’a vraiment lu en Europe

Amériques
Long format

«  Vivre dans un monde nouveau/Avec l’esprit des anciens  ».

Le manifeste du mouvement qui vient d’amener Donald Trump à la Maison Blanche n’est pas un article de journal ou un grand discours, mais une chanson country — Rich Men North of Richmond — publiée sur Youtube par un chanteur presque anonyme à l’époque, Anthony Oliver, il y un peu plus d’un an. Écoutée des millions de fois, presque inconnue en Europe, elle réunit l’ensemble des thèmes qui structurent la nouvelle coalition trumpiste.

Pour comprendre Trump en 2024, il faut l’écouter et la lire entre les lignes.

Dans un long texte très intime, l’auteur de «  Hillbilly Elegy  » et désormais candidat à la vice-présidence des États-Unis s’épanche sur le chemin intellectuel qui l’a conduit à se convertir au catholicisme. En creux, il brosse son propre portrait idéologique et politique.
Les confessions d’un enfant du Midwest — traduites et commentées ligne à ligne.

La campagne républicaine est en train de se diviser violemment — et l’une des pommes de discorde s’appelle «  Project 2025  », l’agenda ultraconservateur écrit sur mesure par la Heritage Foundation que nous avions commenté dans la revue.

Alors que Trump cherche à bas bruit à s’en détacher, son colistier J. D. Vance a signé la préface du prochain livre du directeur de la Heritage, dont la sortie initialement prévue le 24 septembre a été repoussée sine die pour ne pas gêner l’élection. Nous la traduisons et la commentons ligne à ligne.

«  La campagne qui vise à effacer la religion américaine de la place publique n’est que la continuation de la lutte des classes par d’autres moyens.  »

Proche de Trump et de J. D. Vance, la figure de Josh Hawley nous plonge dans une mystique particulière, à la fois conservatrice et sociale, qui incarne une nouvelle génération de l’extrême droite américaine — mieux articulée, mieux préparée, elle veut gagner les voix des électeurs pauvres avec un agenda simple  : le nationalisme chrétien. Nous traduisons son dernier grand discours et le commentons, paragraphe par paragraphe.

Donald Trump a donc trouvé son vice-président pour l’élection.
Que pense J.D. Vance et quelle sera son influence  ? À la droite du parti républicain, l’auteur de Hillbilly Elegy est un idéologue «  converti  » au trumpisme — mais sa ligne pèsera bien au-delà. Pour comprendre sur quoi se fonde sa vision pour les États-Unis, nous traduisons et commentons son dernier discours clef.

On sait désormais que J. D. Vance, l’auteur de Hillbilly Elegy jouera un rôle clef si Trump est réélu. Le 23 avril, devant le Sénat, il s’est farouchement opposé à l’aide américaine à l’Ukraine. Ses arguments ne relèvent pas seulement d’une rhétorique trumpiste outrancière  : ils ciblent la mémoire des classes moyennes heurtées par la guerre en Irak. Avec Vance, on comprend peut-être enfin la ligne qui sous-tend le programme de politique étrangère de Trump. Nous traduisons et commentons pour la première fois son allocution in extenso.

Avons-nous compris ce que signifierait le retour de Trump pour l’Europe  ? À Munich, l’un de ses soutiens clefs vient de proposer l’une des meilleures synthèses à ce jour de sa vision géopolitique fondée sur un axiome  : «  Les États-Unis aussi ont des limites  ». Entre une paix négociée avec Poutine, le retrait de l’Europe et la nécessité d’un réarmement industriel occidental dans l’ère des pénuries  : «  ce n’est pas avec le PIB que l’on gagne les guerres  ». Nous publions cette intervention inédite en français, avec une introduction signée Nathalie Tocci qui modérait le panel avec J. D. Vance à la Munich Security Conference.