Politique

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Le budget et l’élargissement ont des destins liés dans la construction européenne.

Aux côtés de l’instrument d’aide de pré-adhésion, de nouveaux mécanismes voient le jour depuis le début de la guerre en Ukraine — afin d’ancrer le soutien financier à l’Ukraine dans la perspective d’une adhésion européenne.

Entre l’intensification du soutien aux pays candidats et l’engagement en faveur du redressement économique de l’Ukraine, l’Union devra à n’en pas douter continuer à faire preuve d’imagination budgétaire dans les années à venir.

Pensée pour tout offrir «  sauf les institutions  » selon le mot de Romano Prodi, la politique de voisinage européenne s’est brisée dans les engrenages bureaucratiques et l’illusion du soft power.

De la Crimée à la Tunisie, de la Syrie au Sahel, l’Union a perdu la main — et parfois même la parole.

Pourtant, elle a plus que jamais besoin de s’unir pour comprendre qui sont ses voisins et comment les traiter.

En ce jour de sommet de la Communauté politique européenne, Stefano Manservisi propose des pistes clefs.

Présenté comme un succès géopolitique et économique, le grand élargissement de 2004 est aujourd’hui rattrapé par des fractures démocratiques et stratégiques qu’il n’avait pas anticipées.

Dans une étude historique, Pierre Mirel en retrace les promesses, les angles morts et les leçons — alors que l’Europe, secouée par la guerre et la rivalité des empires, doit repenser ses frontières et son projet.

Une archive stratégique, à lire alors que s’ouvre à Tirana le Sommet de la Communauté politique européenne.

À l’Est, le retour de la guerre.

Au Sud, des recompositions sécuritaires.

Partout aux frontières de l’Europe, la concurrence stratégique de puissances tierces menace de déstabiliser le continent.

L’Union ne peut plus penser ses marges uniquement comme des périphéries à intégrer.

Pour Pierre Vimont, la politique de voisinage doit commencer à parler le langage de la géopolitique.

Devant MBS et sa cour, Donald Trump a fait un numéro de charme à l’Arabie Saoudite — mais il a aussi prononcé quelques phrases potentiellement historiques qui laissent entrevoir le projet d’une nouvelle géopolitique du Moyen-Orient.

Au début d’une tournée dans le Golfe qui le voit aussi s’arrêter à Doha et Abu Dhabi, Trump a loué un modèle de développement arabe autonome vis-à-vis des «  nation-builders  » américains et ouvert la porte à un nouvel accord avec l’Iran, s’inscrivant dans la filiation du discours du Caire d’Obama.

Nous le traduisons.

«  L’accord annoncé avec la Chine n’a rien d’un ‘deal’  : les États-Unis ont tout simplement cédé.  »

Pour Abraham Newman, les tarifs de Trump sont d’abord le fait d’un roi qui veut enrichir sa famille et plaire à sa cour — ils fragilisent la puissance américaine.

Face à cette disruption néo-monarchiste, l’Europe devrait accélérer la conclusion d’accords commerciaux avec le reste du monde.

Grand entretien.

À Nancy, la France a signé avec la Pologne un vaste traité d’amitié.

S’il n’introduit pas une nouvelle alliance militaire en Europe, il faut se garder d’y voir un un exercice de pure communication politique.

Fruit de négociations intenses, ce pacte qui n’avait rien d’évident vient graver dans le marbre un changement tectonique en Europe.

10 points sur ses ouvertures et ses limites.

Devant Xi, al-Sissi, Lula, Vučić et les autres, Poutine voulait une mise en scène éclatante  : celle d’un nouveau succès dans une guerre éternelle.

La guerre d’il y a quatre-vingt ans  ; celle d’aujourd’hui en Ukraine, celle de demain en Europe — celle qui ne s’arrête jamais.

Parmi les douze batailles de la Seconde Guerre mondiale de son discours, on trouvait trois villes ukrainiennes et une autre, russe, qui fait désormais partie du front — Koursk.

Nous le traduisons.

Le 9 mai, on défile en armes à Moscou — dans les pays de l’Union, on célèbre, souvent timidement, la paix et la prospérité.

Mais que fête-t-on vraiment lorsque la guerre est de retour en Europe et que l’économie est en crise  ?

Face aux nouveaux empires, Agathe Cagé et Sylvie Matelly appellent à réarmer la souveraineté européenne pour répondre aux attentes démocratiques sur le continent.

Aujourd’hui, sur la place Rouge, pour le traditionnel défilé du «  Jour de la Victoire  », Vladimir Poutine va se présenter comme le sauveur de la «  majorité mondiale  » à côté de Lula, Xi Jinping ou de son vassal Loukachenko.

Pour préparer les Russes à ce show, il a donné à la télévision un long entretien dans un pseudo-documentaire au style hollywoodien. Il y évoque sa biographie, son héritage et ses aspirations pour la Russie. Un dispositif huilé, à la Sourkov  : une mise en scène à l’intérieur de la mise en scène.

Nous le traduisons.