Après la controverse suscitée par ses dernières prises de parole, le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère a choisi les colonnes du Grand Continent pour s’expliquer. Au-delà de la métaphore de « la jungle et du jardin », dans cet entretien de fond il cherche à dessiner les contours d’un « tournant de la puissance » de l’Union européenne et marque sa volonté de laisser un héritage diplomatique.
En Iran, le pouvoir militaro-religieux a tenté d’opposer les uns aux autres les mouvements de protestation dont la mort de Zhina (Mahsa) Amini, le 16 septembre, a été le déclencheur. Cependant, il s’est heurté à la volonté d’unité des manifestantes et manifestants, alors qu’en son sein se faisaient jour des dissensions croissantes sur la voie à suivre.
« La Chine était le moteur économique du monde, aujourd’hui le pays emprunte une toute nouvelle voie », une conversation avec Joerg Wuttke
Asie OrientaleJoerg Wuttke, président de la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine, vit dans le pays depuis quarante ans et a vu de ses propres yeux l’ouverture et l’essor économique du pays. Dans cet entretien, il nous livre son analyse du 20e Congrès du Parti et partage ses positions sur la future politique économique et étrangère de Xi Jinping.
Le gouvernement de Giorgia Meloni est finalement né après quelques semaines de négociations intenses avec ses partenaires de la Ligue et de Forza Italia. Alors que la Chambre a accordé hier sa confiance au gouvernement et que le Sénat s’apprête à le faire, Jean-Yves Dormagen analyse sa composition et ce que pourront être ses principales priorités.
Une analyse en clusters des résultats des dernières élections législatives dans les 8 000 municipalités italiennes révèle la structure de l’électorat.
Selon cette lecture, c’est le Nord — sans ses grandes villes, sans la Toscane, sans la Vallée d’Aoste et sans le Tyrol du Sud — qui gouverne l’Italie. Les oppositions, quant à elles, dominent dans le Mezzogiorno.
Une étude signée François Hublet.
L’histoire le montre : lorsque l’un des deux principaux partis du Royaume-Uni perd sa crédibilité au terme d’un choc de compétence, la crise s’installe dans le temps. Après le Brexit, l’ère Johnson et la chute de Liz Truss, le sentiment que les Tories n’ont ni ligne idéologique claire, ni stratégie politique bien identifiée, ni un leadership solide, est généralisé — il a même gagné les militants du parti.
Pour comprendre la rationalité du système Musk, il faut en déconstruire les grands principes. À travers la désactivation de Starlink en Ukraine ou sa tentative chaotique de racheter Twitter, le milliardaire est en train de construire une puissance géopolitique formelle, complémentaire des prérogatives actuelles des États-Unis — une puissance fondée sur un cocktail nouveau : trolling, technologie totale, techno-politique. Asma Mhalla fait le point dans cette étude.
Alors qu’avec Liz Truss, le cycle populiste ouvert par le Brexit semblait sur le point de se refermer, le Royaume-Uni se retrouve désormais très fragilisé dans un contexte mondial difficile. La reine Elisabeth II est morte, la nouvelle Première ministre est en sursis, les hypothèses d’une réunification de l’Irlande et d’une indépendance de l’Écosse sont sur la table. Le royaume semble désuni — entraînera-t-il la démocratie britannique ? Une étude signée Pauline Schnapper, autrice d’un nouveau livre à paraître chez La Découverte.
Une tendance néoconservatrice est-elle en train de prendre le contrôle de la diplomatie européenne ? Hier, devant la première promotion de l’Académie diplomatique européenne, Josep Borrell, s’est approprié l’imaginaire de cette doctrine américaine : l’Europe est un jardin, entouré d’une jungle — il faut donc que les « jardiniers » européens acceptent « d’aller dans la jungle ». Alors que le monde se fracture autour de la condamnation de la guerre en Ukraine, il convient de s’interroger sur la portée diplomatique de ce discours. Nous le traduisons en l’accompagnant des commentaires de deux étudiants présents dans la salle.
Giorgia Meloni est à la recherche d’une crédibilité politique. Dans sa première intervention sur la scène internationale depuis la victoire de Fratelli d’Italia aux élections, elle a tenté d’afficher un visage institutionnel. Pourtant, lorsqu’on prend le temps de lire son discours entre les lignes, la continuité est explicite. Une analyse de Steven Forti.