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Nous nous entretenons des crises qui nous entourent avec le sociologue et philosophe Edgar Morin. Le promoteur de la pensée complexe nous expose son histoire personnelle et son idée de l’Europe, ses vues sur l’écologie et sur l’avenir, et revient sur les principaux jalons de son œuvre. À quelques jours de la sortie de ses Mémoires, ce grand entretien dresse le portrait d’un homme hors du commun.

«  Les deux composantes de notre monde social-politique s’éloignent l’une de l’autre, en même temps qu’elles s’éloignent l’une et l’autre de la démocratie représentative. La question pratique est de savoir si se feront jour des forces politiques […] capables de «  moyenner  » entre les deux parties, ou les deux partis, et, ce faisant, de ramener l’un et l’autre vers la démocratie représentative.  » Par Pierre Manent

Avant d’être un enjeu politique, l’écologie s’est d’abord construite comme un programme éthique, notamment parmi les idéologues européens de droite à partir du XIXe siècle. En passant en revue l’histoire des idées, l’architecture, le design et les expériences politiques qui ont mis au centre de leur programme l’écologie, Carlo de Nuzzo et Clémence Pèlegrin retracent l’histoire du concept d’écofascisme dans la pensée européenne.

«  La conquête du pouvoir semble résumer une action politique en butte à l’immédiateté, qui n’est plus capable d’échapper aux visions de (très) court terme. L’affolement les entretient et rend presque impossible une intentionnalité politique de long terme.  »

À quelques jours du scrutin de dimanche, l’idée européenne est figée. Les think tanks et autres cercles de réflexion qui étaient autrefois des laboratoires d’idées sont enfermés dans une méthode qui ne correspond plus à la réalité. Pour donner une nouvelle dynamique à l’Europe, il faut changer de méthode – radicalement.