Face aux tensions à l’œuvre au sein de l’Union Européenne, Pascal Lamy appelle à la fondation d’une véritable anthropologie européenne. Il est temps de dépasser les enjeux strictement économiques et supra-politiques pour construire un récit commun.
Pour l’ambassadeur français à Damas la guerre de Syrie doit être comprise « dans l’ombre portée de la Guerre d’Espagne » : les nouveaux mouvements autoritaires se sont nourris des violences de la guerre civile et de l’inaction des démocraties voisines pour leur préparer un coup potentiellement létal.
Pour comprendre le populisme, il faut partir de la notion de style. L’introduction signée Gressani de notre dernier livre explique comment.
Nous nous entretenons des crises qui nous entourent avec le sociologue et philosophe Edgar Morin. Le promoteur de la pensée complexe nous expose son histoire personnelle et son idée de l’Europe, ses vues sur l’écologie et sur l’avenir, et revient sur les principaux jalons de son œuvre. À quelques jours de la sortie de ses Mémoires, ce grand entretien dresse le portrait d’un homme hors du commun.
La démocratie est malade. Prenant ce constat au sérieux, Luigi di Gregorio part des symptômes de ce mal pour en traquer les causes. À l’ère du sensationnalisme et de l’émotion-reine, les démocraties sont suspendues au temps court, et les leaders sont devenus des suiveurs.
« Les deux composantes de notre monde social-politique s’éloignent l’une de l’autre, en même temps qu’elles s’éloignent l’une et l’autre de la démocratie représentative. La question pratique est de savoir si se feront jour des forces politiques […] capables de « moyenner » entre les deux parties, ou les deux partis, et, ce faisant, de ramener l’un et l’autre vers la démocratie représentative. » Par Pierre Manent
Avant d’être un enjeu politique, l’écologie s’est d’abord construite comme un programme éthique, notamment parmi les idéologues européens de droite à partir du XIXe siècle. En passant en revue l’histoire des idées, l’architecture, le design et les expériences politiques qui ont mis au centre de leur programme l’écologie, Carlo de Nuzzo et Clémence Pèlegrin retracent l’histoire du concept d’écofascisme dans la pensée européenne.
« La conquête du pouvoir semble résumer une action politique en butte à l’immédiateté, qui n’est plus capable d’échapper aux visions de (très) court terme. L’affolement les entretient et rend presque impossible une intentionnalité politique de long terme. »
Le marché unique n’a été qu’un instrument de la construction européenne, dont la finalité était politique. Il est aujourd’hui nécessaire de retrouver « le sens de l’Union ».
À quelques jours du scrutin de dimanche, l’idée européenne est figée. Les think tanks et autres cercles de réflexion qui étaient autrefois des laboratoires d’idées sont enfermés dans une méthode qui ne correspond plus à la réalité. Pour donner une nouvelle dynamique à l’Europe, il faut changer de méthode – radicalement.