« Pas toujours, bien sûr, mais volontiers et pour des motifs de toutes sortes, on aime rentrer et quelquefois rester chez soi ou, comme on dit même si la locution paraît de nos jours souvent presque emphatique, « à la maison ». » Ce texte de Jacques Réda est publié dans le cadre de notre série en partenariat avec Le Visiteur.
Quelles relations peut-on établir entre la structure, l’ornement et le temps à l’ère du numérique ? Les technologies numériques provoquent-elles une crise du rapport de l’architecture à la mémoire et à l’histoire ? Tout se passe comme si la question de l’avenir ne se posait plus. Un temps social sans perspective claire semble s’imposer de la télévision à l’Internet, un temps saturé d’événements qui se suivent sans forcément dessiner une évolution, comme si l’histoire se trouvait indéfiniment suspendue au profit d’un éternel présent.
« L’expérience du communisme reste le dénominateur commun des États des Balkans », une conversation avec Slavenka Drakulic
ZagrebAprès l’invasion de l’Ukraine, avec l’accroissement des tensions entre la Serbie et le Kosovo, le spectre de la guerre en Europe resurgit. Témoin des guerres d’ex-Yougoslavie, l’écrivaine et journaliste croate Slavenka Drakulic nous rappelle les conséquences terribles de tout conflit. L’exil ne signifie jamais la perte totale de lien avec son pays. Parfois néanmoins, les hasards de la vie laissent entrevoir la possibilité d’enracinement dans un nouvel pays. Le regard est alors plus attentif aux singularités des lieux, aux spécificités des identités.
« Il n’y a plus d’Europe centrale psychanalytique », une conversation avec Élisabeth Roudinesco
CentresLa chute du mur de Berlin et l’effondrement du communisme ont bouleversé les sociétés des anciennes républiques socialistes soviétiques. Dans son Grand Tour, Élisabeth Roudinesco nous décrit sur plusieurs décennies les changements intervenus dans les capitales de l’Europe de l’Est — l’arrivée du luxe, des touristes, l’assouvissement de nouveaux désirs mais aussi la montée terrible des inégalités. À travers ses nombreuses rencontres avec des intellectuels de l’Est, elle retrace l’histoire d’une génération de penseurs et d’artistes.
À quoi tient donc cet étrange sentiment d’abandon ? Habiter, c’est se choisir un démon de murs auquel on accepte d’être asservi. Dans ce procédé, l’architecture n’est rien d’autre qu’un façonnage permanent de l’immersion.
Une pièce de doctrine signée Peter Sloterdijk.
« Lisbonne est mon dernier amour, celui qui a le plus de force », une conversation avec Alberto Manguel
EuropeQu’est-ce-que symbolise la saudade ? Lisbonne reflèterait-elle une « âme portugaise » ? L’écrivain d’origine argentino-canadienne Alberto Manguel partage avec nous ses souvenirs d’adolescence à travers le monde. Il nous raconte son arrivée dans une ville qu’il a longtemps fantasmée… mais nous rappelle surtout que nous vivons toujours dans plusieurs villes parallèles — car ce n’est pas parce qu’un lieu est imaginé qu’il n’existe pas.
L’architecture vitruvienne est une science architectonique. Une science qui hiérarchise, ordonne, articule les savoirs. C’est un savoir global qui dessine une conception de la réalité au service à la solidité, de l’utilité et de l’embellissement du monde. Dans cette étude, Pierre Caye démontre magistralement comment se qui fut science est devenu désormais pleinement un art.
« J’ai été séduit par l’extrême ouverture de la culture portugaise », une conversation avec Yves Léonard
LisbonneCertains voyageurs multiplient les destinations sans jamais se sentir particulièrement attachés à un pays. Mais il arrive parfois qu’un lieu nous enchante sans que nous sachions directement pourquoi. L’historien Yves Léonard nous partage sa découverte du Portugal, son apprentissage de la langue portugaise et sa plongée dans l’histoire politique et culturelle de ce pays.
Pour unir ce qui était séparé — pour faire émerger un monde nouveau — il faut accepter un déplacement révolutionnaire où l’art de construire réponde au principe du jeu.
Une pièce de doctrine signée Jacques Rancière
Entre Roumanie et Ukraine, y a-t-il territoire plus européen que la Bucovine ? Son centre, Czernowitz, est comme un manuscrit ; les strates de ses époques autant de mythes. C’est dans cet espace complexe et composite que Galyna Dranenko nous invite à poursuivre notre Grand Tour.