Grand Tour

Long format

«  Aller à Venise, c’est cultiver une sorte de mélancolie, qui est associée intimement à l’histoire que l’on a devant soi, face à ce bouleversement complet qui ne peut pas faire machine arrière — mais même cette mélancolie n’est pas nouvelle.  »

Depuis leur arrivée sur la lagune, les historiens Denis Crouzet et Élisabeth Crouzet-Pavan n’en sont jamais vraiment partis. Elle a intégré leurs vies, leurs réflexions, leurs travaux.

Mais la ville, avec le temps, a changé.

Ils nous racontent comment la fragile Venise reste, même aujourd’hui — hésitant entre sa mélancolie et sa «  marque  » — fidèle à son histoire.

Un premier été en stop, un village perché, une maison de maître oubliée.

«  À Ajaccio je ne suis pas touriste  : je travaille  » — il y a deux ans, Pierre Assouline a «  retrouvé  » la Corse.

Désormais, il y revient hors saison  : entre conversations passionnées, rencontres littéraires et quelques longueurs à la piscine municipale, l’île est devenue un lieu d’écriture.

Lorsqu’elle descend en train vers Vico Equense depuis son université de Cambridge, Helen Thompson a toujours un ou deux volumes de Roberto Calasso dans sa valise.

L’été dernier, elle a lu Moby Dick en regardant la mer.

Depuis son premier contact avec le Vesuve — «  à douze ou treize ans  » — il ne l’a jamais quitté.

Pour l’économiste anglaise, la baie de Naples a été «  un point de départ symbolique  ».

Notre série d’été Grand Tour pose ses valises en Italie.

Sur les pas de D’Annunzio, des Agnelli et de Thomas Mann, l’écrivain Edoardo Nesi (prix Strega 2010) a fait de Forte dei Marmi son lieu de villégiature unique — au point de développer une douce obsession.

Pour son extraordinaire assiduité et sa fidélité à la ville, le maire l’a fait citoyen d’honneur de la cité balnéaire.

En nous racontant la recette d’un Martini magique, les gloires passées d’une boîte de nuit déchue, les villas légendaires, les très longues plages, Nesi nous dévoile l’usage de l’été sur la côte toscane.

Guerres commerciales, crises géopolitiques et le spectre d’une vassalisation humiliante… Vous prendriez bien un peu de douceur dans cet été 2025  ?

Pour expérimenter sa vie «  en négatif  », la journaliste Anne-Claire Coudray a fait du Brésil son ailleurs.

Nous la suivons dans un Grand Tour au pays d’Aleijadinho et des nuages qui enveloppent le Corcovado.

La scène pourrait ouvrir un roman.

Gérard Araud a vingt ans. Il est face au Parthénon. Il pleure de joie — la Grèce ne le quittera plus.

Aujourd’hui, à Hydra, il retrouve chaque année les coquelicots, les chemins de la ville à l’eau et les fantômes de l’île comme Leonard Cohen ou Jackie Onassis. Mais aussi l’esprit des exilés, de retour pour Pâques.

Et toujours la même énigme  : la couleur de l’eau.

À Arles, Françoise Nyssen a fait la connaissance de la lumière — et d’un métier qui allait changer sa vie.

L’ancienne ministre de la culture nous raconte  : la création d’Actes Sud, le déménagement de la maison d’édition du Paradou à Arles, le cinéma, le marché, la marche, le Domaine du Possible, le Rhône, Bruno Latour, la photographie.

Grand Tour. Plein Sud.

Fuir Paris, ses règles et son enfermement, son esprit de sérieux.

Tard dans la nuit gay, chercher la fusion panique avec le monde dans le mouvement, le bruit, le bitume — loin du silence de la nature.

Se baigner dans des eaux polluées plutôt que cristallines.

L’Athènes d’Édouard Louis n’a rien d’une carte postale — mais elle est devenue un refuge pour écrire.

Un secret, une bataille et une blessure de jeunesse.

Missolonghi est surtout oxymore  : rester libre alors qu’on est assiégé.

Depuis qu’elle l’a vu renaître, Nikos Aliagas y revient tous les ans.

Pour ouvrir la saison 2026 de Grand Tour, il nous ouvre les portes de son miroir des siècles  : une ville qui nous regarde pour ce que nous sommes.

Des anciens nazis. Une dictature naissante. Des conserves de crabe royal envoyées aux quatre coins du monde depuis une ville reculée en Terre de Feu.

Pour son Grand Tour, l’avocat et écrivain Philippe Sands nous emmène au bout du cône sud de l’Amérique, dans une mystérieuse histoire où l’on croise Pinochet, Bolaño, Chatwin et même le père de Pablo Picasso.