Au cœur du système étatique égyptien, dans l’ombre du maréchal Al-Sissi, l’armée est aujourd’hui première garante de la stabilité du pouvoir, pilier de la politique économique du gouvernement et en pleine « guerre contre le terrorisme ». D’une Egypte en plein essor révolutionnaire à un régime cadenassé en moins d’une décennie, l’évolution du pays ne peut être comprise sans tenir compte du rôle essentiel de l’institution militaire. Dix ans après les printemps arabes, deux mois après la visite d’Abdel Fattah Al-Sissi en France et alors qu’Emmanuel Macron a exprimé l’espoir que l’Egypte se construise sur des « institutions démocratiques et protectrices des libertés », appréhender le poids de l’armée dans la société égyptienne permet de mieux percevoir le décalage entre ce souhait et la réalité actuelle du pays.
Annoncée ce lundi 16 janvier 2019, la création d’un Forum du Gaz de la Méditerranée orientale basé au Caire par l’Egypte, Israël, Chypre, l’Italie, la Jordanie et les Territoires palestiniens pourrait à long terme contribuer à réduire l’instabilité aux frontières de l’Europe et permettre à l’Union européenne de diversifier ses approvisionnements gaziers.