Erwan Leroy


Commandant allié Transformation au sein de l’OTAN de 2012 à 2015, le Général Paloméros était conseiller militaire du candidat Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2017. Nous sommes revenus avec lui sur les principaux défis qui se posent à la défense européenne. Alors que les élections ont ouvert une nouvelle séquence dans l’agenda européen, la défense doit y tenir toute sa place, dans une bonne répartition des rôles avec l’OTAN.

La confirmation que la société française Thales rejoindra le programme SCAF pour la définition des capacités européennes de combat aérien soulève l’attention sur la coopération européenne dans le domaine de la défense. Entre jeux d’alliances et équilibres instables entre les différentes industries et pays participants (notamment la France et l’Allemagne, mais aussi l’Espagne qui a rejoint les deux fondateurs en février), assiste-on aux signaux faibles de la naissance d’un complexe militaro-industriel pleinement européen  ?

Dans le paragraphe “Protéger notre continent”, Emmanuel Macron a abordé un de ses principaux chevaux de bataille  : la défense. Parmi les ambitieuses propositions du président, un “traité de sécurité et défense” pour une protection mutuelle, l’association avec le Royaume-Uni et une augmentation des dépenses. Des idées qui s’appuient sur des solutions déjà avancées, mais dont le succès et l’efficacité future sont encore à vérifier.

Derrière le regain de tensions entre les États-Unis et la Turquie sur la question kurde, ce sont bien des logiques de fond touchant aux nouvelles conflictualités et aux interprétations des textes régissant les alliances de la Guerre Froide que l’on trouve  ; qu’il s’agisse de la nouvelle guerre hybride, du terrorisme ou de la doctrine America First. Et cela concerne au premier chef l’Europe, qui pourrait bien avoir une carte à jouer dans ces redéfinitions géopolitiques.