Peu l’ont remarqué. Mais les législatives ont bien fait émerger une majorité absolue. Comment organiser « la nouvelle coalition écologique » ?
Voici comment.
Chargé de recherche CNRS à Sciences Po
Pierre Charbonnier est philosophe, chargé de recherche CNRS à Sciences Po (Centre d'études européennes et de politique comparée). Il est ancien élève de l'ENS Lyon, agrégé et docteur en philosophie. Il a dirigé le deuxième numéro de la revue Géopolitique, Réseau, Énergie, Environnement, Nature (GREEN).
Peu l’ont remarqué. Mais les législatives ont bien fait émerger une majorité absolue. Comment organiser « la nouvelle coalition écologique » ?
Voici comment.
En ces jours de printemps, Pâques, Pessah et le Ramadan coïncident. Un enchâssement chaque année mystérieux qui définit peut-être notre manière, en Europe, d’articuler nature et culture, le temps du siècle et un autre temps. Pour essayer de saisir ce quelque chose qui nous réunit, nous avons invité des signatures et des amis de la revue à partager avec nous l’anthropologie d’un moment.
Il n’y a pas d’impasse climatique. Mais l’idée qu’elle existerait produit des effets qui empêchent toute politique décisive en faveur de la transition. Pour Pierre Charbonnier, il faut comprendre comment naviguer dans le triangle politique de l’anthropocène, si l’on entend mobiliser largement pour sortir de l’aporie actuelle.
Dans une note travail publiée aujourd’hui pour le Groupe d’études géopolitiques, Léo Camilli et Pierre Charbonnier entreprennent, en hommage à Bruno Latour, une « petite leçon de sociologie des sciences » — en essayant de trouver la réponse à une question difficile : la technique peut-elle nous sortir de l’impasse climatique ?
L’année 2022 marque un repère historique dont l’importance semble difficile à surestimer. La crise climatique bouleverse la structure même des rivalités géopolitiques en faisant planer la menace d’une guerre dont tous les acteurs seraient perdants — ou d’une paix impossible dans un monde perpétuellement instable. Pierre Charbonnier présente le nouveau numéro de la revue GREEN, publiée par le Groupe d’études géopolitiques.
Qu’il s’agisse de préparer les systèmes sociaux aux conséquences du changement climatique ou d’en limiter l’impact, une compétition politique s’organise autour de la capacité à intégrer la Terre dans la construction du politique. Est-ce vraiment « la fin de l’abondance » ?
L’invasion de l’Ukraine a ouvert une nouvelle matrice stratégique et politique pour les années Vingt. Pour que les politiques climatiques rencontrent l’histoire, l’écologie de guerre doit devenir une politique sociale.
Alors que le consensus de la modernité verte semble s’imposer partout, nous pouvons encore choisir son modèle. Au-delà de l’alternative stérile entre capitalisme décarboné et apocalypse, l’Europe a les moyens d’inventer une proposition politique moins tributaire de l’esprit de conquête que celles de la Chine et des États-Unis.
Il faut donc que l’écologie européenne fasse son tournant réaliste. Cela ne signifie pas qu’elle doive entrer dans un débat agressif et martial avec d’autres acteurs géopolitiques, mais qu’elle doit abandonner l’habitude néfaste qui consiste à s’exprimer en termes consensuels et pacificateurs, pour accepter de jouer sur une scène politique complexe.
Comment faire de la politique sans abondance ?