La tour Melbourne devait à l’origine faire partie du plan des Olympiades, mais n’a finalement « jamais vu le jour ». C’était sans compter l’imagination de Doan Bui qui érige en roman ce brillant système archi-textuel. Derrière les 296 fenêtres de la fictive tour et ses 37 étages, combien de vies ? Au-delà de cette formidable galerie de personnages en quête d’identité, le roman illustre de façon prototypique ce que Gérard Genette nomme « transtextualité », c’est-à-dire tout ce qui met le texte « en relation, manifeste ou secrète, avec d’autres textes ».
Le dernier roman de Pierre Ducrozet oscille autour d’une « idée fixe » : la musique. C’est autour d’elle que Paul Maleval compose son existence. Au-delà de la fresque familiale, une histoire sensible de la musique au XXe siècle se dessine dans ce roman, tentant d’exprimer qu’elle est à elle seule une manière de traverser notre existence.
Nicolas Mathieu avait laissé les héros adolescents de Leurs enfants après eux (Prix Goncourt 2018) au soir la victoire de la France à la Coupe du Monde 1998, un soir de liesse où tout était possible. Dans son nouveau roman, Connemara, on se réveille vingt ans plus tard – un peu en gueule de bois.
Monument national de Julia Deck est un livre circulaire dont la fin se referme sur le début. Au fil des pages, l’intrigue qui alternait d’abord les chapitres consacrés d’un côté au château (un « monument national » comme son propriétaire) et de l’autre à la vie de banlieue de personnages vivant au Blanc-Mesnil, se resserre jusqu’à ce que les deux univers se croisent – jusqu’à l’explosion.
Chevreuse. Lieu de l’enfance, lieu du roman, lieu du confinement : on ne peut rêver configuration plus modianesque. Le nouveau roman du Prix Nobel de littérature paraît aujourd’hui en librairie.