Alors qu’elle est dotée d’un marché du carbone depuis 2005, avec l’instauration d’un système européen dit « EU-ETS » d’échange de quotas — déjà revisité de nombreuses fois par le passé et objet de critiques régulières —, l’Union européenne a vu ce dispositif majeur de la politique climatique européenne être de nouveau confronté à d’importantes difficultés sous l’effet de la crise du coronavirus. Cette situation exceptionnelle offre l’occasion de revenir sur son efficacité face aux crises, et d’engager une amélioration définitive du marché du carbone européen pour lui permettre d’atteindre l’objectif de neutralité carbone des 27.
Clément Cabot
Covid-19 et marché de l’électricité : quelles conséquences à long terme ?
Énergie et environnement Santé publiqueSi plusieurs innovations ont marqué l’histoire de l’électricité, et rebattent régulièrement les cartes de l’offre sur le marché grâce à des progrès continus, le secteur est rarement confronté à des chocs de demande tels que celui provoqué par la crise sanitaire et économique liée au Covid-19. Il convient donc aujourd’hui de s’attarder sur les conséquences de cette crise pour les marchés européens de l’électricité, et notamment de gros.
Le 10 mars dernier, la Commission européenne a présenté sa stratégie industrielle renouvelée, avec pour objectif de diminuer les émissions de CO2 du secteur industriel tout en renforçant la compétitivité des entreprises européennes. Très utilisé dans l’industrie, l’hydrogène fait partie intégrante de cette nouvelle stratégie, via la création d’une « Alliance de l’hydrogène propre ». Si ce vecteur énergétique est considéré comme le chaînon manquant vers la neutralité climatique en 2050, une diffusion à grande échelle de l’hydrogène décarboné, produit à partir d’électrolyse de l’eau, dans le secteur industriel ne devrait être possible qu’après 2030, notamment pour des raisons économiques.