Europe

Long format

Trois ans après le déclenchement de la guerre de haute intensité en Ukraine, et alors que Donald Trump semble prêt à faire plier Zelensky, comment faut-il comprendre la nouvelle stratégie européenne du Kremlin  ?

En croisant économie, culture et analyse des doctrines géopolitiques, Céline Marangé a mené depuis plusieurs semaines une enquête de fond.

Le résultat est sans appel  : l’Union devrait se préparer à une intensification de la menace russe, jusqu’à prendre au sérieux la montée aux extrêmes.

Trois ans jour pour jour après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, l’issue du conflit pourrait être soldée à des milliers de kilomètres des champs de bataille — en Arabie saoudite où se rencontrent les ambitions impériales de Trump et de Poutine.

Mais l’histoire de cette guerre s’écrit d’abord en Ukraine  : de la résistance des premiers jours à la guerre d’attrition jusqu’aux incursions en territoire russe. Nous la retraçons.

Alors que se joue son avenir politique en ce jour d’élections fédérales, la démocratie allemande est menacée de l’intérieur et attaquée à l’extérieur par les États-Unis d’Amérique.

Comment réagir  ?

Depuis plusieurs mois, le juriste Maximilian Steinbeis réfléchit à un plan de défense de l’État de droit. Nous l’avons rencontré.

Pour négocier sur l’avenir de l’Ukraine, Poutine a envoyé l’un de ses anciens collègues du KGB  : Sergueï Narychkine.

Homme clef du premier cercle du Kremlin, il préside la Société historique russe.

Son obsession récurrente  : le démembrement total de l’Ukraine. Et une méthode  : puiser dans les sources historiques que lui fournissent les extrêmes droites européennes.

Nous le traduisons.

En un peu moins d’un mois, l’administration Trump a détruit l’un des outils les plus puissants des États-Unis  : l’aide au développement.

Ce choc mondial doit être une opportunité.

Pour l’Union et ses États membres, le temps est venu de mettre le développement au service de la puissance.

Après les paroles de Sergio Mattarella contre «  la vassalisation heureuse  », l’ancien président du Conseil italien et banquier central a prononcé hier à Bruxelles un discours clef  : un manifeste européen dans l’ère Trump.

Cet appel à l’action part d’un impératif  : «  nous devons être optimistes  ».

Et d’un cap  : «  il est de plus en plus évident que nous devons agir comme si nous étions un seul État.  »

Nous le traduisons.

Dans une campagne électorale éclair, à une semaine d’une élection qui pourrait bouleverser l’Allemagne, un indicateur clef a été peu analysé alors même qu’il est au cœur de transformations pourtant profondes  : le financement privé des partis politiques.

Rôle de l’Autriche  ; prosopographie des donateurs de l’AfD  ; profils des entreprises clefs  : d’où viennent et où sont allés les 23 millions d’euros de l’élection allemande  ?

En 10 points clefs et 8 graphiques, nous proposons une cartographie des grandes tendances avant le scrutin.

Alors que le Kremlin et la Maison-Blanche sont en train de mettre en scène la capture des négociations sur la fin de la guerre en Ukraine, on néglige une donnée fondamentale  : à l’échelle des guerres impériales, le but n’est pas seulement d’augmenter son territoire mais d’empêcher les États-Nations d’exister.

Pour faire exploser la bulle dans laquelle Trump et Poutine voudraient enfermer l’Europe et les exclure du processus de paix, Michel Foucher formule une proposition concrète — une force d’interposition européenne pour garantir la souveraineté de Kiev et protéger l’Europe.

Le rapport Draghi, qui semblait annoncer une rupture pour permettre à l’Union de construire son autonomie stratégique, a-t-il été subverti  ?

Face à l’offensive de Donald Trump, il est en passe de devenir l’alibi principal d’un «  tournant libertarien  » alignant l’Europe sur les États-Unis avec un vaste mouvement de dérégulation sociale et environnementale.

Pour Guillaume Duval, nous devons empêcher qu’il soit ainsi détourné de son sens en remettant la question de l’émission d’une dette commune au centre du débat européen.

«  Le moment actuel rappelle l’Union soviétique sous Brejnev. On nous promettait une grande révolution technologique  : à la fin, les gens se retrouvaient isolés dans de petits appartements mornes.  »

De passage à Paris pour la sortie en français de son nouveau livre De la liberté, Timothy Snyder revient sur la nouvelle ère qui s’ouvre aux États-Unis et livre des clefs pour résister à la dystopie que voudraient nous imposer Trump et Musk.