Amériques

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Les hommes les plus riches des États-Unis ont un projet radical. Électrisés par des gains colossaux et par l’intensité des guerres culturelles, ils ont contribué à porter Donald Trump à la Maison Blanche et sont devenus aujourd’hui sa garde rapprochée.

Selon David Bell, professeur d’histoire à Princeton, derrière leur promotion du libertarianisme, de la conquête spatiale ou de «  l’antiwokisme  », ils ont un objectif fondamental  : renverser la démocratie américaine.

De Musk à Thiel en passant par Sacks, Yarvin ou Andreesen, les hommes du président pourraient vouloir franchir le Rubicon.

À partir de demain les États-Unis changeront d’une manière vertigineuse.

Alors que le Congrès tient toujours les auditions de confirmation pour son équipe gouvernementale, Donald Trump pourrait signer jusqu’à 100 décrets dès les premières heures de son deuxième mandat.

Déportations de masse, sortie de l’Accord de Paris, barrage de tarifs et refonte radicale de l’État — 10 points pour se préparer.

«  Avec Trump, le risque est de voir les États-Unis se comporter comme l’URSS le faisait lorsqu’elle négociait  : ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable.  »

Le nouveau président américain n’entrera en fonction que ce lundi mais ses déclarations ont déjà commencé la révolution qu’il entend engager. Des champs de bataille ukrainiens aux plaines glacées du Groenland en passant par les couloirs de la Commission européenne — Bruno Tertrais, co-auteur de L’Atlas des frontières (Les Arènes, réed. 2024) fait l’anatomie d’une disruption brutale.

«  Cela rend-il l’Amérique plus sûre  ? Cela rend-il l’Amérique plus forte  ? Cela rend-il l’Amérique plus prospère  ?  »

Devant le Sénat, celui que Donald Trump a choisi pour conduire sa diplomatie a décliné l’agenda d’une présidence impériale en explicitant une inflexion importante  : l’America First ne sera pas isolationniste. Elle passera par une projection coercitive des intérêts américains pour remplir la mission historique des États-Unis  : construire, depuis Washington, un nouvel ordre sur une planète cassée.

Nous le traduisons et le commentons ligne à ligne.

«  Milei a révolutionné le monde  ».

Depuis plus d’un an, l’Argentine est gouvernée par l’anarcho-capitaliste libertarien Javier Milei.

Comment a-t-il mis en œuvre son programme contre l’État  ? Qu’a-t-il changé à la vie quotidienne des Argentins  ? En s’alliant avec Trump, Musk, Orbán ou Meloni — que cherche-t-il à accomplir  ?

Dans un entretien croisé, nous confrontons un partisan et un opposant à Milei pour tenter de dresser un premier bilan.

Romancière à succès exilée en Espagne depuis vingt ans, Karina Sainz Borgo décrit dans ses livres la société cassée de son pays d’origine  : le Venezuela.

Nous la rencontrons alors que Maduro vient d’autoproclamer le début de son troisième mandat  : «  tout se passe comme si nous étions sur le point de connaître une forme de dénouement — mais pas nécessairement pour le meilleur.  »

«  Dites ce que vous voulez, faites ce que vous voulez, cette inauguration ne pouvait pas être empêchée  ».

Ce vendredi 10 janvier, Nicolás Maduro s’est autoproclamé président du Venezuela, en entamant son troisième mandat consécutif — sans présenter les listes électorales. Devant les quelques invités étrangers présents, il a prononcé un discours fleuve de près de deux heures.

Nous en analysons une sélection de moments clefs.

«  Le retour de Trump à la Maison-Blanche augure l’apokálypsis.  »

Dans un texte aux tonalités eschatologiques qui vient de paraître dans le Financial Times, Peter Thiel, l’une des personnes les plus puissantes de l’Amérique de Trump au cœur de l’accélération réactionnaire, annonce la venue d’un temps nouveau  : «  des questions sombres émergeront dans les dernières semaines crépusculaires de notre interrègne  ».

Nous le commentons ligne à ligne.

Au moment où il essayait de sortir du capitalisme, le pays de Chávez était le premier importateur mondial de whisky écossais et le premier partenaire commercial des États-Unis.

Le passage en force d’une série de mesures idéologiques sans lien avec la réalité économique et sociale du pays a fragmenté et dépolitisé le Venezuela — où un président qui a manifestement perdu les élections s’apprête à être investi aujourd’hui.

José Natanson fait l’autopsie sans concession du «  socialisme du XXIe siècle  ».