Amériques

Long format

Cette semaine, le German Marshall Fund a publié son étude annuelle portant sur les «  tendances transatlantiques  », basée sur des sondages d’opinion conduits dans 14 pays des deux côtés de l’Atlantique. L’analyse des opinions publiques permet d’observer les bouleversements profonds que connaissent les paysages politiques et stratégiques européens depuis le début de la guerre en Ukraine.

Un nouveau concept est en train de définir le positionnement stratégique de l’Amérique latine. Présenté par Jorge Heine dans les colonnes du Grand Continent à l’occasion du Sommet des Amériques, le «  non-alignement actif  » a gagné une actualité nouvelle à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Kevin Parthenay donne une lecture critique de cet ouvrage de référence et propose des pistes pour prolonger la réflexion.

Aujourd’hui se tient le second tour de l’élection présidentielle au Brésil. L’ancien président travailliste Lula est pour le moment en tête dans les sondages, mais l’attitude de Jair Bolsonaro au cours de la campagne laisse penser que certains scénarios de crise sont à anticiper. Nous en proposons cinq à l’étude afin de se préparer à cette élection cruciale pour le pays et pour l’Amérique latine.

Le philosophe Vladimir Safatle a lu le dernier livre de Fernando Haddad, ancien maire de São Paulo et soutien de Lula. C’est dans la dialectique que celui qui fut battu par Bolsonaro en 2018 va chercher les fondements d’un nouvel universalisme — les bases intellectuelles d’un projet politique radical et innovant.

À la tribune des Nations Unies, le président colombien a clairement inscrit son discours dans le contexte global de l’urgence climatique pour affronter un problème national  : «  qu’est-ce qui est le plus toxique pour l’humanité, la cocaïne, le charbon ou le pétrole  ?  » Nous en proposons une traduction commentée pour comprendre comment l’écologie de guerre rencontre la guerre contre la drogue en Amérique latine.

Au cours des dernières décennies la gauche a vu son image se modifier, bien loin de la révolte, de la désobéissance et de la transgression qu’elle était censée incarner historiquement. Le terrain perdu sur la canalisation de l’indignation sociale a été conquis par une certaine droite, qui se révèle de plus en plus efficace dans la remise en cause du «  système  ». Nous avons affaire à des nouvelles droites qui disputent désormais à la gauche la capacité de s’indigner face à la réalité et de proposer des moyens de la transformer. Nous publions les bonnes feuilles du dernier livre de Pablo Stefanoni.

Membre influente de la Convention constitutionnelle chilienne, Manuela Royo revient sur l’un des problèmes centraux que le nouveau texte permet d’affronter  : la privatisation de l’eau. En ce jour de vote, elle soutient que la Constitution mettrait fin pour de bon à un système de captation qui conduit à la destruction d’écosystèmes.

Une rupture vient de se produire cet été aux États-Unis. Avec l’Inflation Reduction Act, Washington a placé l’ambition climatique du côté de la politique industrielle verte, espérant bâtir autour de son programme massif des coalitions d’intérêts économiques et sociaux. Tandis qu’en Europe le marché carbone reste l’instrument principal de l’Union, les implications d’une telle divergence de méthode semblent immenses. Il faut les étudier de près.

Depuis le printemps 2018, le Nicaragua est secoué par une violente crise. Les revendications sociales et les aspirations démocratiques des Nicaraguayens ont été violemment réprimées par Daniel Ortega. Emprisonnée par les autorités du Nicaragua pour son soutien au mouvement social en 2018, elle cherche désormais à fédérer l’opposition pour créer une alternative solide au pouvoir de Daniel Ortega.

C’est en Amazonie que Philippe Descola a découvert en lui cette «  envie d’étudier des peuples qui seraient heureux dans la forêt  ». Pour ouvrir notre série d’été, nous avons interrogé l’anthropologue sur le rapport puissant qu’il entretient avec l’Équateur, pays farouchement original dont il faudrait «  une demie douzaine de vies  » pour faire l’ethnographie totale. Il nous embarque, en bateau ou à bord d’un avion militaire, dans un voyage qui dure de 1974 à aujourd’hui.