Études


Il ne fait aucun doute que les élections du 14 février dernier en Catalogne ont été un événement important pour la politique espagnole, même s’il reste pour l’instant difficile de prédire de quelle manière la transformation se produira. Si prédire quelle coalition gouvernementale se matérialisera dans les prochaines semaines est ardu, nous savons du moins qu’il existe une double majorité politique qui permettra de générer un gouvernement plus stable.
Restent cinq points à retenir, qui nous permettent d’avoir une vue d’ensemble du paysage politique régional.

«  Rien ne sera plus pareil dans la vie politique portugaise après cette nuit historique  » s’enflammait André Ventura, candidat de Chega, au soir du 24 janvier et d’une élection présidentielle qui l’a vu monter sur la troisième marche du podium – un résultat qui semble consacrer la fin de «  l’exception  » portugaise. Ventura serait-il la nouvelle figure de proue d’une scène politique portugaise en pleine recomposition, sur fond de crise sanitaire sans précédent  ?

Dans cet article de fond, Yves Léonard dresse un profil précis et complexe de l’étoile montante de l’extrême droite portugaise.

Avec pour ambition de «  rééquilibrer  » sa relation avec la Chine, l’Union européenne a signé avec Pékin un accord global sur les investissements, fruit de négociations débutées dès 2013 dans un tout autre contexte politique. Alors que son contenu a été récemment publié, Olivier Prost et Anna Dias livrent une analyse éclairée sur un accord sensible.

Le 3 août 2015, l’Assemblée nationale du Kosovo adoptait le 24e amendement de la Constitution kosovare, qui a établi l’Article 162 consacrant la création des Chambres spécialisées pour une justice de transition. Suite aux derniers événements politiques et en vue des élections de ce dimanche 14 février au Kosovo, c’est l’occasion de revenir sur le rapport entre l’UÇK et les Chambres spécialisées. Entre discrédits et défaveurs, les récentes inculpations de ces dernières déséquilibrent les relations entre le Kosovo et la Serbie.

La (dé)militarisation, le désarmement, le contrôle des armes et des différents instruments de violence, sont des enjeux à la fois sociaux et économiques centraux, face aux événements qui secouent le Myanmar. Selon Francesco Buscemi, ces questions sont centrales  : elles nous donnent les clés de lecture permettant d’interpréter le soi-disant coup d’État et la déclaration (inconstitutionnelle) d’état d’urgence, et représentent des potentiels terrains socio-économiques qui nous permettent de repenser les relations entre les sociétés et les institutions (étatiques et non étatiques) sur des bases transethniques et intersectionnelles.

Lundi 1er février, l’armée a pris le pouvoir en Birmanie et déclaré l’état d’urgence pour un an. Ce coup d’État est-il appelé à se transformer en prise de pouvoir permanente, marquant ainsi la fin de la transition démocratique entamée dans ce pays depuis plus de dix ans  ? Deux clés d’analyse peuvent permettre d’apporter des éléments de réponse  : l’étude des forces politiques en présence au sein d’un pays qui hérite, par son histoire, d’un régime politique singulier, et celle des enjeux géopolitiques liés à la résolution de cette crise.

L’Équateur élira le successeur de Lenín Moreno, un gouvernement marqué par l’incompétence et par la corruption. Les sondages montrent que trois options pourraient se présenter au second tour  : le corréisme, représenté par le jeune Andrés Arauz (35 ans), qui promet un avenir déjà vécu dans le passé  ; l’homme d’affaires Guillermo Lasso, avec un discours néolibéral  ; et le leader indigène Yaku Pérez, qui, étonnamment, s’interpose entre les deux autres avec un discours écologiste et des références ancestrales.

Depuis 2019 jusqu’à ce jour, le Liban a connu une révolte populaire inédite, la chute d’un gouvernement, une crise économique et financière sans précédent, la pandémie du coronavirus, et une gigantesque explosion qui a fauché la vie de plus de 200 personnes le 4 août dernier. Déjà fragilisé par des crises politiques qui se succèdent, le pays du Cèdre reste à ce jour sans gouvernement, près de six mois après la déflagration au port de Beyrouth, alors que la grogne populaire se fait à nouveau ressentir. Plus qu’une crise de gouvernement, le Liban, dans une impasse totale, est face à une crise de système dont l’issue est plus que jamais incertaine.