Bamako. Quelques semaines avant les élections présidentielles, la situation sécuritaire au Mali reste extrêmement difficile. La persistance des causes de l’insécurité dans le nord et la déstabilisation progressive des régions centrales ont rendu nécessaire l’extension des missions internationales dans le pays. En particulier, le mandat de la mission européenne, Mission de formation de l’Union européenne (EUTM Mali), déployée le 17 janvier 2013, a été renouvelé jusqu’en 2020 : le Conseil de l’Union européenne a décidé d’augmenter les ressources financières du programme : 59,7 millions d’euro ont été débloqués pour la période mai 2018-mai 2020, contre 33,4 millions d’euros pour les deux années précédentes (3).

La création de l’EUTM Mali avait été décidée à la demande du gouvernement de transition et sous la pression diplomatique de Paris, qui en avait initialement pris la tête (6). L’objectif de la mission était de « fournir une formation militaire et de conseil aux forces armées maliennes opérant sous le contrôle des autorités civiles légitimes afin de contribuer à la restauration de leurs capacités militaires, pour leur permettre de mener des opérations de restauration de l’intégrité territoriale malienne et réduire la menace que représentent les groupes terroristes”(5). Le champ d’action de l’EUTM, initialement limité à la capitale Bamako, a été étendu par la suite aux territoires du centre-nord ; actuellement, il y a 22 États membres européens et 4 États non membres, pour un total de 575 soldats (4).

La renouvellement de l’initiative européenne de renforcement des capacités étatiques – qui ne semble pas avoir attiré une résistance particulière de la communauté malienne qui, dans de nombreux cas pas, n’était pas pleinement au courant des objectifs et de la logique des actions de la mission (1) – a confirmé les décisions du Conseil de juin 2017, qui comprenait une révision importante du mandat qui rendrait possible une régionalisation du dispositif, ce qui a amélioré les objectifs de formation des contingents de la force commune du Sahel G5 : le quartier général de la mission reste à Bamako, alors que l’unité des formateurs seront envoyés à Sévaré, Niamey, N’Djamena et Nema (2).

Perspectives :

  • Le déploiement de la force interarmées, actuellement à ses débuts, a été annoncé par le Conseil des Ministres de la Défense du G5 le 13 mai à Ouagadougou.
  • Mai 2020 : au cours des deux prochaines années, des indications précises seront dévoilées sur l’efficacité de la mission européenne de formation adressée aux contingents de la force interarmée sahélienne.

Sources  :

  1. CISSÉ Abdoul Wahab, DAKUO Ambroise, BØÅS Morten, KVAMME Frida, Perceptions about the EU crisis response in Mali, EUNPACK Project, September 2017.
  2. Mali et Sahel : l’UE renforce les mesures de sécurité dans la région, Communiqué de presse du Conseil de l’Europe, 20 juin 2017.
  3. Mission de formation de l’UE au Mali : le Conseil prolonge la mission de deux ans pour étendre son mandat afin d’inclure le soutien à la force interarmées du G5 Sahel, Communiqué de presse du Conseil de l’Europe, 17 mai 2018.
  4. European Union Traning Mission (Mali).
  5. Décision PESC du Conseil du 17 janvier 2013 relative à une mission militaire de l’Union européenne visant à contribuer à la formation des forces armées maliennes (EUTM Mali), Journal officiel de l’UE, 18 janvier 2013.
  6. ROUPPERT Bérangère, EUTM Mali : Une mission déployée dans l’urgence dans un contexte de conflit ouvert , Note d’Analyse du GRIP, avril 2013.