Le discours de J. D. Vance au rassemblement d’Erika Kirk : texte intégral
Alors que le mouvement trumpiste se fracture sous l’effet de clivages de plus en plus radicaux — une frange pour laquelle l’antisémitisme est un levier de conquête du pouvoir s’y imposant —, le vice-président américain cherche à trouver un équilibre.
Mais sur quelles bases est-il possible de réunir des partisans d'Hitler avec les héritiers de Reagan ?
Nous le traduisons.
- Auteur
- Le Grand Continent
J.D. Vance a tenu ce dimanche, 21 décembre, un important discours lors de la conférence AmericaFest 2025, créée par l’organisation Turning Point, fondée par le militant trumpiste Charlie Kirk, assassiné cette année, et depuis reprise par sa femme Erika Kirk.
Au cœur de ce discours se trouvent un hommage à son « ami Charlie » et une invitation au reste du mouvement conservateur à rester uni, dans l’un des moments les plus délicats depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Accompagné sur scène par la veuve de Kirk, celui qui est considéré comme l’un des potentiels successeurs de Trump à la tête du mouvement MAGA pour 2028 a refusé de soumettre les républicains à des « tests de pureté », estimant que les controverses sont la preuve de la liberté de pensée et d’opinion au sein du mouvement conservateur.
Cette façade confiante peine toutefois à cacher les profondes scissions qui grandissent entre les différentes factions du parti républicain et qui ont une matrice radicale : l’émergence au sein du parti d’une mouvance antisémite et hitlérienne.
Au centre de la controverse se trouve le podcasteur d’extrême droite Nick Fuentes, dont les propos antisémites, racistes et misogynes lui ont valu d’être exclu de la plupart des plateformes et événements mainstream, mais qui par son audience et son influence au sein de la jeunesse du parti républicain — le New Yort Times estime à 40 % le nombre de jeunes cadres qui suivraient scrupuleusement ses émissions radicales — paraît la figure montante du monde trumpiste.
Critique de Charlie Kirk pour son soutien à Israël et son manque de radicalité contre la communauté LGBT, Fuentes a vu son audience largement grandir suite à la mort de celui-ci ; en novembre 2025, une interview avec l’ex-présentateur star de Fox News Tucker Carlson a causé une onde de choc au sein du monde conservateur. Le président du puissant think tank Heritage Foundation — parmi les principaux auteurs du Projet 2025 — a dû rétracter son soutien à l’interview face aux critiques et aux démissions au sein même de son organisation 1.
Parmi ceux ayant critiqué la démarche de Carlson se trouve Ben Shapiro, autre podcasteur et fondateur du Daily Wire, présent depuis de nombreuses années au sein du mouvement conservateur. Se réclamant du judaïsme orthodoxe et défenseur d’Israël, il avait, suite à l’interview et aux nombreuses remarques antisémites qui l’émaillent, qualifié Tucker Carlson de « plus virulent propagateur d’idées ignobles en Amérique 2 ».
Présent à la conférence AmericaFest, Ben Shapiro a directement accusé de lâcheté ceux qui refusent de condamner les propos conspirationnistes et antisémites ; il demande une plus grande vigilance face à la montée de ces idées radicales. Cette intervention a été immédiatement suivie par celle de Tucker Carlson, qui a de son côté affirmé « avoir ri » devant son discours, tout en se moquant de l’idée de mettre en place une censure à un événement dédié à Charlie Kirk 3.
Parmi les personnes visées par Shapiro figure aussi la podcasteuse Candace Owens. Figure montante conservatrice, elle a fait partie du Daily Wire, avant d’en être renvoyée en 2024 suite à des commentaires antisémites.
Candace Owens continue depuis, sur ses propres médias, à propager des théories du complot venues de l’alt right, souvent sur fond d’antisémitisme, en partageant désormais à ses millions d’auditeurs des textes issus de la propagande antisémite nazie. Soutien de Donald Trump lors de son premier mandat, elle affirme aujourd’hui regretter cet engagement, particulièrement après le soutien que le président témoigna à Israël contre l’Iran 4.
Owens n’a pas été invitée à participer à l’AmericaFest 2025, probablement suite aux tensions existantes entre elle et Erika Kirk. Après le meurtre de Charlier Kirk, Owens avait réalisé de nombreuses vidéos et podcasts dans lesquels elle avançait des théories du complot relatives à l’assassinat, remettant en cause l’identité du tireur et ses motivations. Elle affirmait notamment que les services secrets israéliens et français seraient impliqués, et que Charlie Kirk s’apprêtait à retirer son soutien à Israël, ce qui l’aurait mis en froid avec certains donateurs juifs de Turning Point USA 5.
Si certains, comme Tucker Carlson, ont soutenu sur les réseaux les propos d’Owens, d’autres moquent son obsession complotiste antisémite. Ces vidéos ont d’un autre côté largement contribué à la croissance de son audience ; par la puissance des algorithmes, cette figure marginale est devenue l’une des figures centrales du mouvement MAGA.
Le discours de J. D. Vance cherche à composer entre ces instances, selon l’idée qu’il ne faut exclure aucune des voix conservatrices, peu importe leur virulence, alors que le parti Républicain vient de subir une défaite aux élections locales et que l’administration Trump est secouée par des scandales autour de l’affaire Epstein — celle-ci ayant déjà entraîné la démission de la représentante au Congrès Marjorie Taylor-Greene 6.
Le potentiel futur candidat cherche donc à unifier autant que possible les conservateurs — alors qu’un divorce entre le mouvement MAGA et le parti républicain semble plus que jamais une possibilité.
Pour réunir un parti divisé sur une matrice aussi radicale, il faut ainsi projeter la violence à l’extérieur, et d’abord en Europe : « Nous aidons les Américains âgés à la retraite, notamment en supprimant les impôts sur la sécurité sociale, parce que nous croyons qu’il faut honorer son père et sa mère plutôt que d’envoyer tout leur argent en Ukraine. »
Sur le territoire même des États-Unis, l’ennemi est multiforme : les démocrates, la gauche, l’« extrême gauche » — toutes choses confondues pour J. D. Vance — sont partout ; ils maintiennent leur emprise sur le discours public ; leurs groupes « empoisonnent vos enfants avec des traitements hormonaux substitutifs et des toxines dans vos réserves d’eau » tout en ouvrant le pays aux étrangers au détriment des natifs : ainsi, le gouverneur démocrate du Minnesota Tim Walz « permet aux immigrants somaliens de frauder [le programme d’assurance maladie MediCaid] à hauteur de milliards de dollars ».
Cette gauche antinationale « qui gagne lorsque notre pays perd » doit être anéantie. Alors que les Américains ont, selon Vance, « soif d’identité et d’appartenance », le programme ne peut qu’être clair : « plus de poursuites judiciaires », « des expulsions plus rapides » pour rendre l’Amérique aux « vrais patriotes ».
Comment ça va Phoenix ? Je suis tellement heureux d’être ici avec vous tous en cette journée exceptionnelle qui clôture l’incroyable AmFest 2025. Vous formez un public formidable, et je dois avouer que cette journée dissipe l’une de mes plus grandes incertitudes, car en voyant Nicki Minaj déclarer son soutien à la vérité, au courage et à la sagesse, une petite voix insistante dans ma tête me demandait si elle pensait que je ressemblais au mème J. D. Vance 7. Et il s’avère, et je l’ai confirmé lorsqu’elle a descendu les marches, que Nicki Minaj sait en fait à quoi je ressemble vraiment, et c’est le plus bel hommage que je puisse imaginer.
Je dois commencer par exprimer ma gratitude. Erika, je ne saurais trop vous remercier pour votre force, votre élégance et vos aimables paroles de soutien envers cette administration et moi-même. Vous menez un mouvement incroyable chez Turning Point, et je me battrai à vos côtés, aux côtés du président Trump et de tous les patriotes présents dans cette salle pour défendre le pays que nous aimons tant.
Et quand je dis que je me battrai à vos côtés, je veux dire à vos côtés à tous, sans exception. Le président Trump n’a pas construit la plus grande coalition politique en soumettant ses partisans à des tests de pureté interminables et contre-productifs. Il dit « Make America Great Again » parce que tous les Américains sont invités. Peu importe que vous soyez blanc ou noir, riche ou pauvre, jeune ou vieux, campagnard ou citadin, controversé ou un peu ennuyeux, ou quelque part entre les deux.
Des personnes de toutes confessions se rallient à notre cause parce qu’elles savent que le mouvement America First améliorera leur vie, et elles savent aussi que les démocrates ne se soucient de rien à part peut-être rendre leurs enfants transgenres.
Donc, si vous aimez l’Amérique, si vous voulez que nous soyons tous plus riches, plus forts, plus en sécurité et plus fiers, vous avez votre place dans cette équipe.
Je n’ai pas apporté de liste de conservateurs à dénoncer ou à exclure, et je me fiche que certaines personnes… Je suis certain que les médias à fake news me dénonceront après ce discours. Mais laissez-moi simplement dire que la meilleure façon d’honorer Charlie est qu’aucun d’entre nous ici ne fasse après sa mort ce qu’il refusait de faire de son vivant. Il nous a tous invités ici. Charlie nous a tous invités ici pour une raison. Parce qu’il croyait que chacun d’entre nous, que nous tous, avions quelque chose d’intéressant à dire, et il vous faisait confiance pour vous forger votre propre opinion.
Nous avons des tâches bien plus importantes à accomplir que de nous exclure les uns les autres. Nous devons bâtir, et le président Donald Trump est un bâtisseur. Nous sommes en train de construire un pays meilleur, et vous avez votre place légitime dans le succès de votre nation et dans le succès de ce mouvement. Et nous construisons en ajoutant, en grandissant, pas en détruisant.
Charlie Kirk était aussi un grand bâtisseur. Il comprenait que toute famille peut avoir ses désaccords, ses conversations difficiles. Nous pouvons apprendre, nous améliorer et mieux nous traiter les uns les autres. Nous pouvons nous aimer malgré nos désaccords. Mais pour gagner, il faut travailler en équipe, et je suis honoré de faire partie de l’équipe de Turning Point, je suis honoré de faire partie de votre équipe, et je le resterai.
Il reste encore beaucoup de travail important à faire, mes amis. Nous en sommes à peine à un an de cette administration, même pas un an, mais je suis très fier des réussites du président et de l’ensemble de l’administration. En seulement un an, nous avons mis fin à la crise frontalière de Joe Biden et Kamala Harris. Le mois de décembre marque le septième mois sans aucun passage à la frontière sud. Plus de 2,5 millions d’immigrants illégaux ont quitté les États-Unis, ce qui représente la première fois en plus de cinquante ans que notre solde migratoire est négatif, et ce n’est que le début.
Lorsque vous rétablissez ce qu’il est censé de faire à la frontière, cela se manifeste partout ailleurs. Les loyers baissent depuis quatre mois consécutifs et le nombre d’Américains natifs qui aujourd’hui travaillent est plus élevé que jamais.
Kamala Harris a ouvert la frontière et détruit l’économie, l’administration Trump vous a offert un taux de migration net négatif et beaucoup plus de création d’emplois. Les salaires réels augmentent enfin. L’inflation est deux fois moins élevée que sous les démocrates, les prix de l’essence sont à leur plus bas depuis des années, et nous avons enfin clairement montré qu’aux États-Unis, nous croyons au travail acharné et au mérite.
Contrairement à la gauche, nous nous opposons à toute forme de discrimination, et j’aime ce que Nikki a dit à ce sujet : nous ne traitons personne différemment en raison de sa race ou de son sexe. Nous avons donc relégué la DEI aux poubelles de l’histoire, là où est sa place. Aux États-Unis d’Amérique, vous n’avez plus à vous excuser d’être blanc. Et si vous êtes asiatique, vous n’avez pas à parler de votre couleur de peau lorsque vous postulez à l’université, car nous jugeons les gens sur leur personnalité, et non sur leur origine ethnique ou d’autres caractéristiques qu’ils ne peuvent contrôler.
Nous ne vous persécutons pas parce que vous êtes un homme, parce que vous êtes hétérosexuel, parce que vous êtes homosexuel, parce que vous êtes quoi que ce soit. La seule chose que nous exigeons, c’est que vous soyez un excellent patriote américain. Et si vous l’êtes, vous faites partie de notre équipe.
Il suffit de comparer les deux situations. Kamala Harris a utilisé le gouvernement pour vous censurer. Dans l’administration Trump, nous utilisons le gouvernement pour protéger votre liberté d’expression, que ce soit sur les campus universitaires ou sur le marché numérique des idées. Aujourd’hui, notre armée accueille les patriotes au lieu de les licencier pour avoir refusé d’accepter une obligation vaccinale illégale.
Et pour honorer Charlie, mais aussi pour vous honorer tous, nous nous efforçons de mettre fin au fléau de la violence de gauche aux États-Unis d’Amérique. Nous poursuivons les réseaux criminels d’extrême gauche, mais nous poursuivons également les monstres qui les financent. Nous ne voulons pas seulement poursuivre le membre d’Antifa qui a jeté une brique sur un agent de l’ICE. Nous voulons savoir qui a acheté cette brique, et nous allons également les poursuivre en justice.
Nous rendons à l’Amérique sa santé grâce à notre excellent secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, Bobby Kennedy. Nous faisons baisser le prix des médicaments et nous purgeons notre approvisionnement alimentaire du poison qui s’y est accumulé au fil d’une génération.
Mais mes amis, il reste encore beaucoup à faire. Et ceux qui disent : « Nous devons en faire plus, nous devons aller plus vite », croyez-moi, je vous entends. La grandeur attend chacun d’entre vous dans le mouvement America First que nous construisons ensemble, mais nous avons besoin de votre aide pour y parvenir.
Vous voulez plus de poursuites judiciaires ? Très bien, nous aussi. Donald Trump et moi avons une liste de meilleurs juges et procureurs capables de rendre la justice plus rapidement, alors rejoignez-nous dans la lutte contre les règles stupides du Sénat qui leur font obstacle.
Vous voulez des expulsions plus rapides ? Alors rendez-vous sur ICE.gov/join, car nous sommes en train de constituer une armée de patriotes et nous avons besoin de personnes bienveillantes qui se soucient du pays pour nous aider à sécuriser la frontière et à le faire encore plus rapidement.
Vous voulez que les loyers continuent de baisser et que les salaires continuent d’augmenter comme ils l’ont fait ces derniers mois ? Alors mobilisez-vous avec nous. Ne redonnez pas le pouvoir à ceux qui ont initialement fait sombrer l’économie. Rejoignez le mouvement America First et vous aurez toujours votre place dans notre formidable équipe.
Le mois prochain marquera le premier anniversaire officiel de l’administration Trump et je suis sacrément fier de notre bilan jusqu’à présent. Aujourd’hui, les démocrates parlent déjà de 2028 et il semble qu’ils vont nommer un libéral californien qui fut responsable de coupures d’électricité généralisées, de l’ouverture des frontières et de l’essor de gangs violents incontrôlés. Les démocrates hésitent simplement entre Gavin Newsom et Kamala Harris.
Et en attendant, que vous proposent les démocrates ? Je dois dire, Mesdames et Messieurs, qu’ils n’envoient pas leurs meilleurs éléments. Omar Fateh était le candidat d’Ilhan Omar à la mairie de Mogadiscio — je veux dire Minneapolis. Petit lapsus.
Le candidat démocrate au Sénat dans le Maine me traite de nazi, ce qui est assez drôle venant d’un type qui a littéralement un tatouage nazi sur la poitrine.
Et quant à Jasmine Crockett, son parcours parle de lui-même. Elle veut devenir sénatrice, même si son image de fille de la rue est aussi réelle que ses ongles.
Demandez-vous ce que toutes ces personnes ont en commun. La réponse, malheureusement, est qu’ils sont des marionnettes. Ils n’ont en réalité aucune importance. Ils sont les rouages d’une machine qui veut vous appauvrir, vous affaiblir et vous mettre en danger dans le pays que vos ancêtres ont construit.
Et tandis que le président Trump et moi-même faisons tout notre possible pour briser cette machine, la gauche est toujours là, mes amis, et elle est toujours très puissante. Ne vous faites pas d’illusions. Ce sont les groupes militants qui veulent empoisonner vos enfants avec des traitements hormonaux substitutifs et des toxines dans vos réserves d’eau. Ce sont les conseils d’administration des entreprises qui imposent des quotas de diversité tout en se plaignant que Donald Trump ne les laisse plus délocaliser les emplois américains à l’étranger, et qui pleurent à ce sujet. Ce sont les juges de district rebelles qui émettent des injonctions nationales chaque fois que le président lève le petit doigt. Ce sont les procureurs de Soros qui ont applaudi pendant que leurs villes brûlaient.
Qu’est-ce qui les unit ? Ils gagnent quand notre pays perd. Ils s’enrichissent quand vous vous appauvrissez. Ils embauchent les clandestins qu’ils font venir pour prendre vos emplois. Ils boivent du bon vin dans les pays où ils délocalisent vos emplois. Ils vous censurent parce qu’ils préfèrent détruire la Constitution plutôt que de risquer de perdre un débat. Ils font venir des millions d’électeurs parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas gagner le débat avec les gens qui sont déjà ici.
Savez-vous ce qui les unit encore ? Nous allons tous leur botter les fesses en novembre prochain et chaque année par la suite.
Une partie du rêve américain est l’idée que nous sommes tous, chacun d’entre nous, dans la même équipe, que nous faisons tous partie de la même famille américaine. Si vous voulez détruire cela, faites ce que les démocrates ont fait, non seulement au cours des cinq dernières années, mais au cours des trente ou quarante dernières années. Faites d’une race l’ennemie d’une autre. Faites d’un sexe l’ennemi de l’autre. Faites en sorte que les Américains se méfient et se méprisent les uns les autres au lieu d’aimer leur pays commun.
Quand je pense à certains des débats les plus passionnés qui ont lieu dans notre pays, à la nature de la citoyenneté, à ce que signifie être américain, tout cela renvoie à une vérité évidente. Les Américains ont soif d’identité et d’appartenance. Nous avons soif de trouver notre place dans le monde, et ce n’est pas surprenant.
Depuis de nombreuses années, nos compatriotes américains sont confrontés à une économie mondialisée qui a homogénéisé les cultures et vidé nos villes de leur substance. Les universitaires et les militants imposent à tout le monde, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, leurs théories du genre et de la race. Les géants de la technologie utilisent leurs plateformes Internet pour censurer les articles qui remettent en cause le discours dominant d’extrême gauche dans notre pays.
Plus que jamais, je peux en témoigner, les gens parlent de l’identité américaine et cherchent à comprendre ce qui nous unit. Mais je tiens à dire une chose ici. La seule chose qui ait vraiment servi de point d’ancrage aux États-Unis d’Amérique, c’est que nous avons été, et que par la grâce de Dieu, nous serons toujours, une nation chrétienne.
Je tiens à être clair, car, bien sûr, les médias diffusant de fausses informations déformeront tout ce que je vais dire. Je ne dis pas qu’il faut être chrétien pour être américain. Je dis quelque chose de plus simple et de plus vrai. Le christianisme est la croyance de l’Amérique. Le langage moral commun depuis la Révolution jusqu’à la guerre civile et au-delà. Tout au long de cette histoire, les grands débats de notre pays ont toujours porté sur la meilleure façon, en tant que peuple, de plaire à Dieu.
Réfléchissez-y, cette croyance a inspiré notre compréhension de la loi et des droits naturels, notre sens du devoir envers notre prochain, la conviction que les forts doivent protéger les faibles et la croyance en la conscience individuelle. Et notre célèbre idée américaine de la liberté religieuse est un concept chrétien.
Parce que nous sommes tous des créatures de Dieu, nous devons respecter le cheminement de chaque individu vers ce Dieu. Mais au cours des cinquante dernières années, l’accent s’est porté sur une chose précise : une guerre a été menée contre les chrétiens et le christianisme aux États-Unis d’Amérique. Laissez-moi vous dire que, de toutes les guerres auxquelles Donald Trump a mis fin, c’est celle dont nous sommes le plus fiers.
Pendant des décennies, la gauche s’est efforcée d’exclure le christianisme de la vie nationale. Elle l’a chassé des écoles, des lieux de travail, des éléments fondamentaux de la sphère publique. La liberté de religion s’est transformée en liberté vis-à-vis de la religion. Et dans une sphère publique dépourvue de Dieu, nous avons obtenu un vide. Et les idées qui ont comblé ce vide ont exploité le pire de la nature humaine, plutôt que de l’élever.
Ils ne nous ont pas dit que nous étions les enfants de Dieu, mais les enfants de tel ou tel groupe identitaire. Ils ont remplacé le magnifique dessein de Dieu pour la famille, sur lequel les hommes et les femmes pouvaient compter et vers lequel ils pouvaient revenir, par l’idée que les hommes pouvaient se transformer en femmes à condition de prendre les bonnes pilules fournies par les grandes entreprises pharmaceutiques. Ils avaient toute la ferveur religieuse d’un converti zélé, sans la grâce ni le pardon d’un vrai chrétien.
Les Écritures nous disent : « C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » Et nous pourrions nous demander : quels sont les fruits de ces personnes et de leurs principes ? Et la réponse est un homme nommé Tyler Robinson, qui a tué mon ami.
Réfléchissez-y. Il a tout ce que l’extrême gauche attend de nos jeunes hommes. Il a rejeté le conservatisme et la spiritualité, les valeurs d’une famille d’une petite ville. Il a emménagé dans un petit appartement, il est devenu accro au porno, il est devenu accro à la haine, et il a fini par coucher avec quelqu’un qui ne sait pas s’il est un homme ou une femme.
C’est un scénario cauchemardesque, mais c’est le scénario que la gauche a activement présenté comme celui qu’elle souhaite pour les familles américaines, et en particulier pour les jeunes hommes dans l’assistance. C’est exactement pour cela que nous devons les combattre.
Car les fruits du vrai christianisme sont des hommes comme Charlie Kirk. Les fruits du vrai christianisme sont de bons maris, des pères patients, des bâtisseurs de grandes choses et des tueurs de dragons, et oui, des hommes prêts à mourir pour un principe si c’est ce que Dieu leur demande de faire. Car nous sommes nombreux à reconnaître qu’il vaut mieux mourir en patriote que vivre en lâche.
Je vais vous dire quelque chose dont je n’ai jamais parlé publiquement auparavant, mais dans les jours qui ont suivi la mort de Charlie, j’ai beaucoup souffert. Je suis sûr que beaucoup d’entre vous aussi. Je me souviens avoir regardé toutes les vidéos de l’assassinat, à la recherche d’indices, essayant de comprendre ce qui s’était passé. J’essayais de cacher mon ami et cette terrible balle qui l’avait touchée, mais j’essayais de regarder autour.
J’ai fait plusieurs nuits blanches d’affilée, à me renseigner sur toutes les théories du complot, à explorer toutes les pistes. Lorsque ma charmante épouse, Usha, m’a dit de venir me coucher, je lui ai répondu que je devais à Charlie d’essayer de retourner chaque pierre. Et c’est ce que j’ai essayé de faire.
Je me souviens avoir été rongé par la crainte que la mort de Charlie ne prive pas seulement une famille de son mari ou d’un bon père, mais qu’elle prive notre mouvement d’un grand rassembleur et d’un grand homme d’action. C’est la seule fois où je me souviens que ma femme m’ait dit qu’elle était vraiment inquiète pour moi. Elle me l’a répété à plusieurs reprises.
Mais ce qui m’a sauvé, ce n’est pas de me mentir à moi-même, mais d’accepter la réalité du combat dans lequel nous sommes engagés. La mort de Charlie a été une perte immense, une perte irremplaçable. Nous avons pris un coup dur, mes amis, et il ne sert à rien d’enjoliver les choses ou de prétendre que rien ne s’est produit. Nous devons l’accepter.
Et ce qui m’a sauvé, c’est de réaliser que l’histoire de la foi chrétienne, comme celle des États-Unis d’Amérique, est celle d’une perte immense suivie d’une victoire encore plus grande.
C’est une histoire de nuits très sombres suivies d’aubes très lumineuses. Ce qui m’a sauvé, c’est de me souvenir de la bonté inhérente de Dieu et du fait que sa grâce déborde quand on s’y attend le moins. Il n’y a pas longtemps, il y a quelques semaines, j’ai passé du temps dans un ministère chrétien pour hommes. Voici ce qu’ils font. Ils prennent des hommes qui souffrent de leurs addictions ou de la vie dans la rue et les aident à se remettre sur pied. Ils les nourrissent. Ils les habillent. Ils leur offrent un abri et des conseils financiers. Ils mettent en pratique la meilleure partie de la mission du Christ.
Après cela, j’ai déjeuné avec quatre de ces hommes. Il y avait deux hommes blancs, un Hispanique et un Noir. Ils avaient tous connu des difficultés, chacun à leur manière. Certains avaient perdu le contact avec leur famille, parfois depuis très longtemps. D’autres cherchaient désespérément à renouer avec leurs enfants afin de pouvoir les voir à Noël. Mais tous avaient réussi à se remettre sur pied. Et qu’est-ce qui les a sauvés ? Ce n’était pas une communauté raciale ou un grief commun. Ce n’était pas un jargon philosophique. Ce n’était pas un cours préparatoire à la DEI, ni une aide sociale. C’était le fait qu’un fils de charpentier était mort il y a 2 000 ans et avait changé le monde.
Si vous vous rendez dans presque n’importe quelle banque alimentaire de ce pays, vous trouverez des chrétiens qui nourrissent les pauvres. Si vous vous rendez auprès de toxicomanes dont les familles ne leur adressent même plus la parole, comme ma mère à un certain moment de sa vie, ce sont souvent les ministères chrétiens qui restent à leurs côtés dans les moments les plus difficiles. Vous trouverez des chrétiens assis patiemment à côté des lits des hospices, dans les salles de réveil et dans tous les endroits du monde où les gens ont abandonné les autres.
Et c’est cette vérité morale que nous nous efforçons de placer au centre de notre travail au sein de l’administration Trump et dans notre grand mouvement. Une véritable politique chrétienne ne peut se limiter à la protection des enfants à naître ou à la promotion de la famille, aussi importantes que soient ces questions. Elle doit être au cœur de notre compréhension globale du gouvernement.
Pourquoi pénalisons-nous les entreprises qui délocalisent les emplois américains à l’étranger ? Parce que nous croyons en la dignité inhérente au travail humain et à chaque personne qui occupe un bon emploi dans ce pays. Pourquoi avons-nous travaillé, sans l’aide du Congrès, à restreindre les visas H-1B, par exemple ? Parce que nous pensons qu’il est injuste que les entreprises contournent la main-d’œuvre américaine pour se tourner vers des options moins coûteuses dans le tiers monde.
Nous aidons les Américains âgés à la retraite, notamment en supprimant les impôts sur la sécurité sociale, parce que nous croyons qu’il faut honorer son père et sa mère plutôt que d’envoyer tout leur argent en Ukraine. Nous croyons qu’il faut prendre soin des pauvres, c’est pourquoi nous avons Medicaid, afin que les plus démunis d’entre nous puissent se payer leurs médicaments ou emmener leurs enfants chez le médecin. Et c’est pourquoi nous sommes indignés par l’injustice de Tim Walz qui permet aux immigrants somaliens de frauder ce programme à hauteur de milliards de dollars. Cet argent devrait aller aux Américains, car c’est pour eux qu’il est destiné.
Maintenant, je voudrais conclure, mes amis, mais je vous ai entendus, je sais que certains d’entre vous sont impatients face à la lenteur des progrès, et ma réponse à cela est : bien. Soyez impatients. Utilisez ce désir de justice pour votre pays comme carburant pour vous impliquer dans ce mouvement de manière plus importante, meilleure et plus puissante.
Je sais que certains d’entre vous sont découragés par les querelles internes sur un certain nombre de questions. Ne vous découragez pas. Ne préférez-vous pas diriger un mouvement de libres penseurs qui sont parfois en désaccord plutôt qu’une bande de drones recevant leurs ordres de George Soros ?
Et je sais que beaucoup d’entre vous regrettent notre cher ami Charlie Kirk. Moi aussi. Son optimisme me manque. Son énergie me manque. Les coups de fil où nous élaborions des stratégies pour inciter tel ou tel membre du Congrès républicain à se bouger et à agir me manquent. Mais surtout, la sagesse de Charlie me manque.
Son rappel que la politique n’est pas une répétition générale ou un jeu me manque. Nous prenons des décisions qui sauveront notre pays et donneront au peuple américain une nouvelle chance de réaliser ses rêves. Si Charlie Kirk vous manque, promettez-vous de vous battre pour la cause pour laquelle il est mort ? Promettez-vous de reprendre le pays à ceux qui lui ont ôté la vie ? Promettez-vous d’aider à vaincre les radicaux qui ont applaudi sa mort ? Promettez-vous d’honorer sa mémoire en ayant foi en Dieu qu’il aimait ?
Mes amis, engagez-vous à faire ces choses, et je vous promets la victoire. Je vous promets des frontières fermées et des communautés sûres. Je vous promets de bons emplois et une vie digne. Seul Dieu peut vous promettre le salut au paradis, mais ensemble, nous pouvons réaliser la promesse de la plus grande nation de l’histoire de la Terre.
Joyeux Noël, mes amis. Continuons à nous battre.
Sources
- Caitlin Yilek, Fin Daniel Gómez, Backlash erupts at Heritage Foundation after leader defends Tucker Carlson’s interview with white nationalist Nick Fuentes, CBS News, 7 novembre 2025.
- Samuel Benson, Ben Shapiro blasts ‘intellectual coward’ Tucker Carlson amElle continue depuis sur ses propres médias à propager des théories du complot venues de l’alt right, souvent sur fond d’antisémitisme.id staff shakeup at Heritage, POLITICO, 3 novembre 2025.
- Owen Scott, Ben Shapiro hits out at podcasters Candace Owens, Carlson and Fuentes, The Independant, 19 novembre 2025.
- Ashleigh Fields, Candace Owens says she’s ‘embarrassed’ she supported Trump, The Hill, 24 juin 2025.
- Ashleigh Fields, Candace Owens says she’s ‘embarrassed’ she supported Trump, The Hill, 24 juin 2025.
- Aaron Pellish, Meredith Lee Hill, Marjorie Taylor Greene resigns from Congress after clash with Trump, POLITICO, 21 novembre 2025.
- Le visage de J. D. Vance a été détourné par de nombreux mèmes dans un but de moquerie, au point de rendre méconnaissable l’apparence du vice-président. Vance reprend ici à son compte la moquerie.