Ozempic : comment les nouveaux médicaments contre l’obésité sont-ils en train de bouleverser les repas de Noël ?

Depuis 2017, date à laquelle ils ont été autorisés pour la première fois aux États-Unis pour traiter le diabète de type 2, l’utilisation des sémaglutides, des analogues du GLP-1 dont les médicaments les plus connus sont l’Ozempic et le Wegovy (produits par l’entreprise pharmaceutique danoise Novo Nordisk), le Tirzépatide et le Zepbound (produits par le laboratoire américain Eli Lilly), a explosé.

• Depuis leur mise sur le marché, de plus en plus de personnes ont utilisé ces médicaments en dehors de leur indication initiale, pour perdre du poids.
• Plus de 12 % de la population américaine déclare avoir déjà reçu des injections de sémaglutide ou de liraglutide, comme le Saxenda, un antidiabétique utilisé pour son effet hypoglycémiant.
• Dans des États comme la Virginie-Occidentale et le Kentucky, ce chiffre dépasse les 20 % de la population ¹. 
• Dans le même temps, l’obésité aux États-Unis est passée de 40 % de la population en 2022 à 37 % cette année, mettant ainsi fin à une hausse constante depuis 2012, selon l’Institut Gallup ².
• Cette utilisation devrait continuer à croître, alors que Donald Trump a annoncé début novembre un accord avec Novo Nordisk et Eli Lilly qui devrait permettre d’abaisser considérablement le prix de ces traitements. 
• Selon la Maison Blanche, le prix de l’Ozempic et du Wegovy passera respectivement de 1 000 dollars et 1 350 dollars par mois à 350 dollars lorsqu’ils seront achetés via TrumpRx ³.

Wegovy et Ozempic contiennent tous deux du sémaglutide, une substance qui imite l’hormone GLP-1. Elle stimule la production d’insuline dans le pancréas et ralentit la vidange gastrique, ce qui permet de se sentir rassasié plus rapidement et plus longtemps.

• Les personnes sous Ozempic ont ainsi tendance à privilégier les produits plus sains plutôt que les aliments gras et/ou sucrés.
• Selon NielsenIQ, les dépenses en fruits frais des utilisateurs américains de GLP-1 ont augmenté de 14 % en 2024, et de 38 % pour les légumes.
• Dans le même temps, leurs dépenses pour du tabac et de la restauration rapide ont diminué de 10 % ⁴.

Cette perte d’appétit est particulièrement visible durant les fêtes de fin d’année. Ainsi, au Royaume-Uni, des journalistes, chroniqueurs et auteurs se demandent comment adapter leurs repas de Noël afin d’accommoder leurs invités sous Ozempic : faut-il leur servir une assiette moins riche ? ⁵ Ne pas les embarrasser en leur servant les mêmes quantités qu’aux autres ? Ou bien risquer de rompre l’étiquette en les laissant se servir eux-mêmes ?

• Certains utilisateurs américains de GLP-1 réduisent progressivement leurs injections en amont des fêtes ⁶.
• Si elle peut s’avérer efficace, cette pratique est découragée par les médecins, qui alertent quant à l’apparition d’effets secondaires indésirables liés à l’arrêt ou à la reprise des injections après une période d’arrêt.

Plutôt que de laisser les consommateurs adapter eux-mêmes leurs habitudes, plusieurs chaînes américaines de restauration rapide étudient la commercialisation de repas destinés spécifiquement aux utilisateurs de GLP-1 ⁷.

• D’ici 2026, d’autres chaînes devraient ajouter à leurs gammes des options adaptées à la prise de GLP-1.
• À partir du 23 décembre, Chipotle proposera ainsi des bols et tacos riches en protéines et en fibres, et bien plus pauvres en calories que ses autres produits.
• En 2024, Nestlé a déjà lancé une gamme de produits, Vital Pursuit, adaptée aux besoins des personnes suivant un traitement GLP-1.