En amont d’une visite de deux jours en Inde qui débute aujourd’hui, jeudi 4 décembre, Vladimir Poutine a déclaré à la télévision indienne dans la matinée qu’aucun progrès concernant les négociations sur la guerre en Ukraine n’avaient été réalisés lors de sa dernière réunion avec les négociateurs américains Steve Witkoff et Jared Kushner à Moscou, mardi 2 décembre.

Le président russe a maintenu ses revendications territoriales maximalistes en affirmant, à propos du Donbass et de la Novorossiya : « Soit nous libérons ces territoires par la force des armes. Soit les soldats ukrainiens se retirent de ces territoires et arrêtent les combats là-bas » 1.

  • La visite de Poutine à New Delhi est la première depuis décembre 2021, trois mois avant qu’il ne lance l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, en février 2022.
  • Si la guerre n’a pas remis en cause le « partenariat stratégique privilégié » qui lie les deux pays, les sanctions imposées par les États-Unis pèsent sur les importations indiennes d’hydrocarbures russes.

À elle seule, l’Inde représente désormais 20 % des revenus énergétiques de Moscou. Pour New Delhi, la guerre et les sanctions ont constitué une aubaine : l’Inde a été en mesure de se fournir en énergie bon marché, tandis que son important marché intérieur a fourni une porte de sortie aux producteurs russes qui ont perdu la quasi-totalité de leurs accès aux marchés occidentaux.

  • Les importations indiennes massives de pétrole russe ont toutefois contribué à creuser le déficit commercial bilatéral, qui a atteint près de 60 milliards de dollars en 2024-2025, contre moins de 7 milliards avant la guerre.
  • Celui-ci est également alimenté par les importations d’armements, Moscou étant le principal fournisseur des forces armées indiennes.

Le partenariat russo-indien en matière de défense devrait être renforcé lors de la visite, plusieurs accords de transfert de technologie pour le chasseur russe Su-57, la maintenance et la fourniture de pièces détachées pour le matériel russe déjà utilisé par New Delhi ainsi que des accords de fabrication conjointe et de transfert de compétence étant attendus, selon des sources citées par l’agence russe Tass.

  • L’Inde serait également en train de finaliser un accord d’un montant de 2 milliards de dollars pour louer un sous-marin à propulsion nucléaire à Moscou pour une période de 10 ans 2.
  • Celui-ci pourrait être livré à l’armée indienne dans un délai de deux ans et servirait notamment à former des marins, tandis que le pays construit lui-même ses propres sous-marins.
  • Cet accord, qui est en gestation depuis plusieurs années, avait été repoussé suite au déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie.