Économie russe : Moscou représente près de 50 % du commerce extérieur du pays — soit bien plus que Paris pour la France ou Londres pour le Royaume-Uni

Les sujets fédéraux russes disposent d’un certain degré d’autonomie qui semble s’être développé depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, notamment dans la mise en place de stratégies visant à éviter les sanctions. La surreprésentation de combattants morts en Ukraine venant des régions les plus pauvres du pays souligne néanmoins les inégalités de la société russe — qui se sont renforcées depuis 2022.

• Selon des nouveaux chiffres publiés dimanche 19 octobre par le quotidien économique Vedomosti (Ведомости), le PIB par habitant à Moscou a été multiplié par 2,4 entre 2010 et 2023, atteignant 2,5 millions de roubles par an (26 500 €).
• Le niveau de vie moyen dans la capitale fédérale russe est désormais 2,3 fois plus élevé que la moyenne des autres régions de la Fédération, soit un ratio plus important que dans la quasi-totalité des pays européens ¹.
• La seule exception au sein de l’Union est la Roumanie, où les habitants de la région de Bucarest gagnent en moyenne 2,45 fois plus que la moyenne nationale.

La centralité de Moscou dans l’économie russe se traduit aussi par le poids représenté par la capitale et sa région dans le commerce extérieur du pays : celle-ci représente 44 % des exportations du pays et 44,8 % du total des importations. Si ce chiffre peut s’expliquer par une concentration d’infrastructures ainsi qu’une densité plus importante du réseau de transports, il est considérablement plus élevé que dans les autres grandes capitales européennes. 

• L’Institut Paris Région estime que la capitale française et sa région représentaient en 2018 près de 20 % des exportations du pays et 27,3 % des importations ².
• Pour Londres, ce chiffre est respectivement de 29,4 % et de 21,8 %, tandis qu’il s’élève à 21,1 % et 37,3 % pour Bucarest, la capitale roumaine.

Moscou et sa région figurent régulièrement parmi les classements des villes russes où la qualité de vie est la plus élevée, aux côtés de Saint-Pétersbourg. 

• Seule la capitale russe affiche un taux de croissance des revenus : 11 % l’an dernier, contre un maximum de 2 % dans le nord-ouest du pays et les régions sibériennes.
• Dans le même temps, les trois-quarts des sujets fédéraux affichent un déficit budgétaire qui limite les investissements dans les infrastructures, le logement ou la santé ³.