Le coût de la guerre entre Israël et le Hamas devrait s’élever à plusieurs milliards de dollars, selon le ministère des Finances israélien. En octobre 2024, un an après l’attaque terroriste, celui-ci estimait que le conflit avait coûté 14 milliards de shekels au pays, soit plus de 3,5 milliards d’euros 1. Après deux ans de bombardements intensifs, le bilan final devrait être bien plus élevé.

Malgré l’impact de l’isolement diplomatique croissant du pays et la révision à la baisse de sa note de crédit par les principales agences de notation, les marchés israéliens ont continué à progresser ces deux dernières années.

  • Au mardi 14 octobre, l’indice de la bourse de Tel-Aviv était en hausse de près de 35 % depuis le début de l’année.
  • Celui-ci a doublé depuis la fin du mois d’octobre 2023, dans les jours ayant suivi l’attaque du Hamas, passant de 1 600 points à plus de 3 200.
  • Ces résultats sont d’autant plus frappants que la Bourse de Tel-Aviv stagnait entre 2020 et 2023.

La croissance de l’indice est principalement attribuable aux entreprises israéliennes du secteur de la défense, qui ont connu une hausse de 120 % depuis le 7 octobre, mais également aux domaines de la finance, de l’immobilier ou bien de la technologie. L’action d’Elbit Systems, l’entreprise qui fournit la grande majorité des drones et des systèmes de guerre électronique utilisés par Tsahal, a notamment vu sa capitalisation boursière multipliée par trois depuis janvier 2023.

  • Au-delà du marché boursier, le shekel a lui aussi rebondi après l’attaque du 7 octobre 2023, enregistrant une appréciation d’environ 16 % par rapport au dollar américain.
  • La monnaie israélienne s’était appréciée de plus de 6 % lors de la guerre des douze jours ayant opposé Jérusalem à Téhéran en juin — soit la meilleure performance au monde au cours de cette période.

L’accélération des investissements, notamment étrangers, en Israël depuis le 7 octobre 2023 semble être une conséquence directe de la dégradation sécuritaire régionale et de la campagne militaire israélienne à Gaza. En combattant le Hamas — sans toutefois le « détruire », comme le souhaitait Netanyahou —, l’Iran ainsi que ses ennemis répartis au Yémen, au Liban ou au Qatar, Israël a transformé la vulnérabilité qui semblait caractériser le pays immédiatement suite à l’attaque terroriste en une position de quasi-domination au Moyen-Orient 2.

  • Le soutien américain à Israël, notamment depuis le retour au pouvoir de Trump, l’opération des bipeurs piégés contre le Hezbollah en septembre 2024 ou encore l’effondrement du régime de Bachar al-Assad en Syrie ont contribué à renforcer cette position.
  • L’accord de cessez-le-feu conclu avec le Hamas est susceptible d’entretenir cette tendance si Israël est en mesure de construire des alliances régionales — surtout grâce au soutien apporté par Donald Trump.
  • L’incertitude liée au futur politique de Benyamin Netanyahou, menacé par l’aile d’extrême-droite de sa coalition, semble néanmoins constituer un facteur de risque.
Sources
  1. Marc Jones, « Global market reaction to two years of war in Gaza », Reuters, 9 octobre 2025.
  2. Galit Altstein et Ethan Bronner, « Israel’s Financial Markets Are Soaring Despite 22 Months of Brutal War », Bloomberg, 5 août 2025.