Aujourd’hui, lundi 15 septembre, marque le début de deux exercices militaires en Indo-Pacifique : Iron Mace, qui rassemble les armées sud-coréenne et américaine, et Freedom Edge, qui compte ces deux pays ainsi que le Japon. Ces deux manœuvres viennent s’ajouter à Resolute Dragon, un exercice bilatéral américano-japonais qui a débuté la semaine dernière et qui prendra fin le 25 septembre.
Ces opérations visent à renforcer les capacités aériennes, navales et cybernétiques des trois pays, notamment face aux menaces nucléaires et balistiques de la Corée du Nord.
- Elles surviennent peu après le défilé militaire de commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale du 3 septembre à Pékin, auquel ont assisté Kim Jong-un et Vladimir Poutine aux côtés de Xi Jinping.
- À cette occasion, l’Armée populaire de libération (APL) chinoise a dévoilé pour la première fois les armements composant sa triade nucléaire : des vecteurs capables de délivrer une frappe atomique depuis les airs, la mer et la terre.
- Pékin avait également mis en avant plusieurs nouveaux missiles balistiques intercontinentaux (dont le DF-61 et le DF-5C), des drones aériens, navals et sous-marins comme le nouveau AJX002, ainsi qu’une gamme d’armes laser comprenant des systèmes à haute énergie et des armes à micro-ondes à haute puissance.
La Chine et la Corée du Nord ont condamné la tenue de ces exercices, dénonçant un risque pour la sécurité et la stabilité régionales 1. Les autorités chinoises avaient notamment déploré le mois dernier le déploiement par Washington, dans le cadre de Resolute Dragon, d’un système de missiles à moyenne portée Typhon théoriquement capable d’atteindre une cible située en Chine. Il s’agit de la première fois que ce système est déployé au Japon, sur la base de l’armée américaine d’Iwakuni, au sud d’Hiroshima 2.
- Pour Séoul et Tokyo, la tenue de ces exercices aux côtés de l’armée américaine envoie un signal à Pyongyang quant à la continuité de l’implication militaire de Washington dans la région suite au retour au pouvoir de Trump.
- Le président américain a déclaré vouloir rencontrer les deux dirigeants Kim Jong-Un et Xi Jinping d’ici la fin de l’année.
- Une rencontre entre les présidents chinois et américain pourrait être organisée en amont du sommet de l’APEC, qui aura lieu fin novembre en Corée du Sud. Un groupe de législateurs américains se rendra par ailleurs en Chine à la fin du mois — ce qui marquera la première visite de ce type depuis 2019.
Lors d’une tournée asiatique en mars, quelques semaines seulement après l’arrivée au pouvoir à Washington de l’administration Trump, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, avait réaffirmé l’engagement de Washington à « dissuader toute agression de la Chine communiste » — notamment vis-à-vis de Taïwan. Celui-ci est toutefois resté largement à l’écart de l’Indo-Pacifique depuis.
- Selon une version préliminaire du document, l’administration républicaine devrait prioriser le territoire des États-Unis ainsi que l’hémisphère occidental dans sa nouvelle stratégie de défense nationale, qui devrait être publiée au cours des prochaines semaines 3.
- En 2018, lors de son premier mandat, Trump avait désigné la dissuasion vis-à-vis de la Chine comme l’une des missions prioritaires du Pentagone, prolongeant la stratégie de pivot vers l’Asie engagée sous Barack Obama.
- Depuis janvier, l’armée américaine a été sollicitée par l’administration républicaine pour appuyer les forces de l’ordre à Los Angeles et à Washington, surveiller la frontière avec le Mexique et lutter contre le narcotrafic.
Sources
- « DPRK slams joint military drills by US, ROK, Japan », China Daily, 14 septembre 2025.
- Junnosuke Kobara et Ryota Ogata, « US to debut missile system in Japan that puts China in range », Nikkei Asia, 11 septembre 2025.
- Paul McLeary et Daniel Lippman, « Pentagon plan prioritizes homeland over China threat », Politico, 5 septembre 2025.