Pour la première fois depuis 60 ans, la population étrangère a diminué aux États-Unis

Selon une analyse du Pew Research Center publiée hier, jeudi 21 août, à partir des chiffres du Bureau du recensement, la population étrangère résidant aux États-Unis s’est contractée depuis le début de l’année pour la première fois depuis les années 1960 ¹. En six mois, entre janvier et juin, 1,5 millions de migrants auraient ainsi quitté le pays — volontairement ou de force.

• Au début de l’année, avant le retour au pouvoir de Donald Trump, les États-Unis comptaient 53,3 millions de résidents nés dans un autre pays — le chiffre le plus élevé jamais enregistré.
• La population étrangère étudiée par le Pew correspond ici à l’ensemble des personnes nées à l’étranger et résidant aux États-Unis, qu’il s’agisse de citoyens naturalisés, de résidents légaux (permanents ou temporaires) ou de personnes en situation irrégulière.
• En juin, seulement 51,9 millions d’immigrants vivaient sur le sol américain. Ces derniers ne représentent plus que 15,4 % de la population, soit une baisse de 0,4 point par rapport au pic atteint en janvier.

Cette baisse est attribuée par le Pew Research Center à la politique de déportation massive de l’administration Trump, mais également aux restrictions relatives aux demandes d’asile annoncées un an plus tôt, en juin 2024, sous l’administration Biden. Ces dernières ont conduit à une chute du nombre de personnes tentant de traverser la frontière avec le Mexique.

Il s’agit d’une victoire majeure pour Trump, dont l’objectif est de déporter un million de personnes par an.

• Depuis son retour au pouvoir en janvier, au moins 180 000 personnes ont été déportées par ICE, le Service de l’immigration et des douanes.
• Au rythme actuel, ce chiffre devrait dépasser 400 000 personnes à la fin de l’année 2025 ² — soit moins que les 685 000 déportés sous Biden en 2024.
• Afin d’accélérer le rythme des déportations, qui sont pour l’heure conduites par des avions affrétés par des entreprises privées, comme CSI Aviation, la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem souhaite doter ICE de sa propre flotte d’appareils ³.
• Dans le nouveau budget de Trump signé le 4 juillet, le Congrès a alloué plus de 100 milliards de dollars à ICE et à la surveillance des frontières jusqu’en 2029, dont 45 milliards seront dédiés à la construction de centres de détention.
• L’agence disposera ainsi dès l’an prochain d’un budget annuel supérieur aux dépenses de plusieurs grandes armées du monde : 28 milliards de dollars contre 23 pour la Turquie en 2024 et 22 pour l’Espagne et les Pays-Bas, selon l’OTAN.

Si l’électorat républicain dans son ensemble soutient la politique de déportation massive de l’administration ainsi que les raids menés par ICE parmi les communautés immigrées, les hispano-américains — dont près de la moitié (48 %) a voté pour Trump en 2024, une hausse de 12 points par rapport à 2020 ⁴ — sont quant à eux de plus en plus critiques.

• Un sondage du Pew Research Center publié le 14 août indique que plus des deux-tiers (67 %) des hispano-américains désapprouvent les politiques de Trump ⁵.
• Parmi l’électorat de Trump, le soutien global des jeunes (de 18 à 34 ans) s’est contracté de 25 points entre février et août, passant de 94 à 69 %.
• Le vote des hispano-américains sera crucial pour la coalition du GOP durant les élections de mi-mandat en 2026, notamment dans les États où ces derniers déterminent les résultats pour les élections à la Chambre, comme au Texas ⁶.