Si Poutine ne peut pas se rendre à Rio en raison du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, qui l’avait déjà empêché de participer au sommet de Johannesburg en 2023, Pékin a seulement invoqué un « conflit d’agenda » pour expliquer l’absence de Xi Jinping, qui sera remplacé par son Premier ministre Li Qiang.
- Le président russe prendra part aux discussions par visioconférence.
- Il s’agit de la première fois que le président chinois manque un sommet des BRICS depuis son arrivée au pouvoir en 2013.
- C’est ainsi le dirigeant indien Modi qui devrait concentrer l’attention, celui-ci ayant inscrit le sommet dans le cadre d’une tournée internationale de dix jours. Il devrait rencontrer le président iranien Masoud Pezeshkian en marge du sommet.
Suite au sommet de Johannesburg de 2023, les BRICS ont accueilli quatre nouveaux membres : Iran, Égypte, Éthiopie et Émirats arabes unis. Si l’Argentine s’était désistée et l’Arabie saoudite n’a toujours pas donné suite à l’invitation 1, l’Indonésie a formellement rejoint le groupe en janvier cette année.
- En 2024, à Kazan, la création d’une nouvelle catégorie d’États partenaires – qui regroupe aujourd’hui 10 pays (Bélarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan et Vietnam) – renforçait la volonté affichée de l’Alliance de reconstruire un ordre en opposition à celui incarné par les pays occidentaux.
- Le groupe représente désormais près de 36 % du PIB mondial, contre 29 % pour le G7.
Le projet de déclaration consulté par Bloomberg, que les BRICS devraient adopter à l’issue du sommet, met en évidence une position commune de plus en plus critique à l’égard de la politique américaine, notamment sur les sujets commerciaux, militaires et géopolitiques. Toutefois, le texte, qui peut encore évoluer, ne mentionne pas explicitement Donald Trump.
- Les BRICS devraient ainsi exprimer leurs « sérieuses inquiétudes » face à la prolifération des mesures tarifaires et non tarifaires unilatérales, qu’ils estiment « fausser le commerce et contrevenir aux règles de l’OMC ».
- Ils devraient condamner « l’imposition de mesures coercitives unilatérales contraires au droit international », une référence aux sanctions internationales – la Russie et l’Iran étant actuellement les pays les plus sanctionnés au monde.
- Dans une victoire diplomatique pour Téhéran, les BRICS devraient condamner les frappes militaires contre le pays estimant qu’elles « constituent une violation du droit international et de la Charte des Nations unies » et exprimer leur « profonde préoccupation » face à la situation à Gaza, tout en appelant au retrait total des forces israéliennes de l’enclave.
- Les BRICS devrait aussi expriment leur « inquiétude » face à l’augmentation marquée des dépenses militaires, une critique de la nouvelle cible de 5 % du PIB décidée par l’OTAN à La Haye fin juin 2.
Les pays qui espèrent conclure un accord commercial avec la Maison Blanche avant la date butoir du 9 juillet, dont l’Inde, visée par des droits de douane « réciproques » de 26 %, tenteront de trouver un équilibre sans s’attirer l’ire de l’administration Trump.
- Le Brésil, qui accueille le sommet, a principalement inscrit à l’ordre du jour la coopération en matière de climat et de santé.
- Toutefois, Washington s’intéressera de près à toute discussion concernant la création d’une monnaie commune, un projet dont l’importance pour certains pays membres a pris de l’ampleur depuis l’imposition de sanctions contre la Russie, et qui pourrait être mis en avant par Pékin et Moscou lors des discussions.
- Trump avait déjà menacé les BRICS de droits de douane de 100 % pour toute initiative susceptible de menacer la position du dollar.
Sources
- Le site des BRICS indique l’Arabie saoudite comme État membre, mais le pays n’a pas officiellement rejoint le groupe. Voir Pesha Magid, Maha El Dahan, Manya Saini, Saudi Arabia sits on fence over BRICS with eye on vital ties with US, Reuters, 8 mai 2025.
- Mirette Magdy, S’thembile Cele, BRICS Set to Condemn Trade-Distorting Tariffs in Swipe at Trump, Bloomberg, 4 juillet 2025.