Dimanche 5 janvier, dans la matinée, l’armée ukrainienne a lancé une nouvelle offensive dans la région de Koursk en direction des villages de Berdin et Bolshoye Soldatskoye. Des opérations ont également eu lieu autour de Leonidovo et Pushkarnoye. Les combats sont encore en cours aujourd’hui, lundi 6 janvier.

  • Des analyses d’imagerie satellites confirment des avancées tactiques ukrainiennes au moins jusqu’aux limites du hameau de Berdin 1.
  • À une quarantaine de kilomètres au nord-est se trouve la centrale nucléaire de Koursk. Des fortifications ont été construites au sud de la centrale dès le mois d’août, quelques jours seulement après le lancement de l’incursion de Koursk 2.
  • L’état-major ukrainien pourrait chercher à prendre le contrôle de la centrale afin de disposer d’une monnaie d’échange lors de futures négociations de cessez-le-feu.

En déplacement à Séoul, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a reconnu « l’importance des positions ukrainiennes à Koursk dans toute négociation qui pourrait avoir lieu au cours de l’année à venir » 3. Depuis le mois d’août, l’Ukraine n’avait cessé de reculer dans l’oblast de Koursk après avoir initialement capturé plus de 1 300 km² de territoire russe au cours des premiers jours de l’opération.

Plusieurs sources russes suggèrent que l’objectif ukrainien pourrait être d’ouvrir un second front en Russie, dans l’oblast de Briansk 4.

  • Il semble peu probable que l’Ukraine dispose de moyens lui permettant de tenter une seconde incursion sur le territoire russe, alors que son armée recule dans la quasi-totalité des secteurs du front en Ukraine et à Koursk.
  • L’offensive lancée dimanche 5 janvier a été rendue possible notamment par la chute des températures et le gel du sol, permettant aux unités mécanisées d’avancer plus librement.
  • Plusieurs rapports indiquent que les forces russes ne s’attendaient pas au lancement d’opérations dans ces directions 5. La percée ukrainienne d’hier pourrait être ralentie voire stoppée par une réorganisation des unités russes au cours des prochains jours.

Kiev exploite ce qui constituera vraisemblablement ses dernières opportunités offensives avant le retour de Trump le 20 janvier et la probable ouverture d’un canal de communication entre Washington et Moscou. L’envoyé spécial du président-élu pour l’Ukraine et la Russie, Keith Kellogg, devrait se rendre en Ukraine et dans d’autres capitales européennes avant l’investiture de Trump. Celui-ci a quant à lui assuré à Zelensky qu’il sera l’un des premiers dirigeants étrangers qu’il rencontrera — potentiellement dès le 25 janvier 6.