L’actuelle présidente, Maia Sandu, du libéral et pro-européen Parti de l’action et de la solidarité (proche du PPE), est candidate à sa réélection et part favorite. 

  • Au total, 11 candidats vont se présenter, mais ses deux principaux opposants sont Alexandr Stoianoglo, du Parti des socialistes de la République de Moldavie (gauche populiste, eurosceptique et russophile), ainsi que Renato Usatîi, président de Notre parti (populiste de droite et également russophile). Le second tour, qui se tiendra le 27 octobre, semble plus incertain entre Sandu et Stoianoglo.
  • L’élection présidentielle se double d’un référendum sur l’adhésion de la Moldavie à l’Union. En décembre 2023, le Conseil européen a annoncé sa décision d’ouvrir les négociations d’adhésion avec Chișinău, qui espère pouvoir entrer dans l’Union en 2030. Le 10 octobre, Ursula von der Leyen a annoncé une aide de 1,8 milliard d’euros pour la Moldavie qui devrait couvrir des investissements sur la période 2025-2027. Selon un sondage d’opinion du mois de septembre, 56 % des Moldaves sont favorables à l’adhésion du pays à l’Union.  
  • Plusieurs mouvements russophiles et/ou directement la Russie elle-même ont déstabilisé la campagne, interrompant des émissions télévisées ou vandalisant la Cour suprême. Le serveur de messagerie du Parlement moldave a été la cible d’une cyberattaque jeudi 17 octobre. Des financements occultes à hauteur de 15 millions d’euros provenant directement de la Russie, orchestrés par l’oligarque pro-russe Ilan Shor afin de corrompre des électeurs, ont également été révélés. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a envoyé 11 observateurs en Moldavie pour s’assurer du déroulement démocratique du vote. 
  • La rhétorique pro-russe des candidats soutenus par Moscou a un dénominateur commun : la neutralité du pays. En effet, les deux principaux opposants de Maia Sandu, Alexandr Stoianoglo et Renato Usatîi, ont tous deux insisté dans leur campagne sur la nécessité de renforcer la neutralité du pays, inscrite dans la Constitution depuis 1994. En 2022, 45 % des Moldaves considéraient que la neutralité était la meilleure manière d’assurer la sécurité du pays et 54,4 % ne soutenaient pas une hypothétique adhésion à l’OTAN.   
  • Dans un entretien avec le Grand Continent, Maia Sandu déclarait : « Nous comprenons que notre neutralité est utile pour nous préserver. Nous sommes en sécurité, si ceux qui, manifestement, ne respectent pas l’intégrité territoriale de leurs voisins respectent notre neutralité. Mais s’ils ne la respectent pas, pourquoi croirions-nous que nous sommes en sécurité ? »
  • Des élections législatives devraient avoir lieu en juillet 2025. Selon les derniers sondages d’opinion, le Parti de l’action et de la solidarité de Maia Sandu pourrait perdre sa majorité.