En une semaine à peine, depuis l’intensification des efforts offensifs russes dans l’oblast de Koursk aux alentours du 10 octobre, Kiev s’est retiré de 130 km² de territoire conquis au cours du mois d’août. Les forces ukrainiennes ne contrôlent désormais plus que 658 km², soit moitié moins par rapport au pic de 1 320 km² atteint les 23 et 24 août.

  • Le maintien d’une présence armée ukrainienne en territoire russe fait partie du « plan de victoire » de Volodymyr Zelensky. Celui-ci devrait bientôt être rendu public, après un retard provoqué notamment par l’annulation de la venue de Biden en Allemagne pour la réunion en format Ramstein samedi 12 octobre.
  • Le président ukrainien considère qu’en ayant réussi à lancer une offensive d’ampleur — malgré les difficultés auxquelles son armée fait face —, les soutiens internationaux de Kiev regagneront confiance dans les capacités de l’Ukraine à résister face à la Russie et, éventuellement, repousser ses troupes.
  • La mise en place d’une « zone tampon » en territoire russe vise également à prévenir de futures attaques russes en direction de Sumy.

L’armée ukrainienne a principalement perdu du terrain dans la partie ouest de la poche ouverte à Koursk en août. Les forces russes ont depuis recapturé Snagost, Viktorovka, Korenevo et ont revendiqué dimanche 13 octobre avoir repris le contrôle du village de Tolsty Lug. Hier, lundi 14, Kiev a également perdu des positions à l’est, notamment autour de Cherkasskaya Konopelka, à quelques kilomètres au sud-est de Soudja1.

  • L’absence de forêts et de zones boisées suffisantes constitue un défi pour la défense des positions ukrainiennes, dans une zone où les fortifications sont bien moins établies que dans l’oblast de Donetsk, par exemple.
  • Les derniers efforts offensifs ukrainiens à Koursk, notamment le lancement d’une opération en direction de Glushkovo, se sont révélés globalement infructueux. 
  • À l’image du reste du front, notamment dans le Donbass, il semble que l’Ukraine ne soit plus en mesure de prendre l’initiative sur le terrain.

En prenant en compte l’accélération du recul ukrainien au cours des derniers jours, il semble toujours peu probable que Moscou parvienne à remplir son objectif d’expulser les troupes ukrainiennes de Koursk d’ici la fin du mois d’octobre. Au-delà, les mouvements mécanisés seront limités par les formations boueuses caractéristiques de l’automne dans l’Est de l’Ukraine et ses régions frontalières. Certaines sources militaires russes ont déjà signalé la semaine dernière que « le dégel a changé le cours des opérations de combat pour nous comme pour l’ennemi »2.

Sources
  1. Karolina Hird, Grace Mappes, Davit Gasparyan, Christina Harward, Nate Trotter et George Barros, Russian Offensive Campaign Assessment, October 14, 2024, Institute for the Study of War.
  2. Publication Telegram de Дневник Десантника, 9 octobre 2024.