Aujourd’hui, mardi 17 septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté son Collège de commissaires en vue de son second mandat.

  • Au total, la nouvelle Commission comptera 26 commissaires, et deux nouveaux portefeuilles consacrés à la Défense et à la Méditerranée.
  • Après de nombreuses pressions politiques au cours des dernières semaines, notamment sur les pays d’Europe centrale et orientale, von der Leyen a réussi à approcher la parité : la nouvelle Commission comprend 11 femmes, soit 40 % du Collège — contre 44,4 % pour la précédente.

La nouvelle Commission comptera six vice-présidences exécutives, dont la France, l’Italie et l’Espagne.

  • Teresa Ribera, candidate espagnole proposée par l’exécutif de Pedro Sánchez, sera l’une des six vice-présidentes exécutives, avec un portefeuille combinant la transition verte et la compétitivité, à la tête de la puissante DG COMP. Le rapport Draghi, présenté le 9 septembre, a en effet souligné la nécessité d’aligner les deux politiques.
  • Le candidat français Stéphane Séjourné, proposé par le président Emmanuel Macron après la démission très médiatisée de Thierry Breton le 16 septembre, qui a accusé la présidente von der Leyen d’avoir forcé son départ, obtient également une vice-présidence exécutive dédiée à la stratégie industrielle1. Le départ de Breton, qui avait été en charge du marché unique lors de la précédente législature, aurait d’ailleurs été fait en échange d’un portefeuille plus important. Depuis son discours à la Sorbonne en 2017, le président français plaide en faveur d’une Europe stratégiquement autonome, faisant de la politique industrielle un élément clef de sa politique.
  • Le candidat proposé par Giorgia Meloni, Raffaele Fitto, sera le vice-président exécutif chargé des politiques de cohésion. Meloni, qui s’était abstenue lors du vote confirmant von der Leyen à la tête de la Commission en juillet et dont le parti, Fratelli d’Italia, a voté contre, avait demandé un portefeuille clef pour son pays. Si l’Italie obtient une vice-présidence, elle perd en revanche le portefeuille des affaires économiques, géré depuis 2019 par Paolo Gentiloni.
  • Parmi les autres nominations importantes, Valdis Dombrovskis (Lettonie) devient commissaire à l’économie et à la productivité. Piotr Serafin (Pologne) commissaire chargé au budget, Magnus Brunner (Autriche), commissaire aux affaires intérieures et à la migration, Andrius Kubilius (Lituanie), commissaire à la défense et à l’espace. 

En termes de poids des groupes au Parlement européen, le Parti populaire européen arrive en tête avec 14 commissaires, contre 10 en 2019 — auxquels s’ajoute la présidente Ursula von der Leyen —, indiquant une certaine droitisation de la Commission.

La nouvelle équipe doit être confirmée par un vote du Parlement européen dont la date est encore inconnue. Les auditions des commissaires sont prévues pour début novembre. Historiquement, ce processus peut aboutir au rejet d’un ou deux candidats, qui devront alors être remplacés.