Depuis 1992 et la signature de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC), 23 pays figurent sur la liste des contributeurs aux financements climatiques. Seule la Turquie, initialement présente, a été retirée en 2001. Ce sont ces derniers qui contribuent chaque année à soutenir la transition climatique dans les pays en développement.

Au cours des trente dernières années, la situation économique de certains pays initialement exclus de cette liste a considérablement évolué. C’est pour cette raison que certains États occidentaux souhaiteraient désormais élargir ce groupe selon des indicateurs économiques et climatiques.

  • Au début du mois d’août, la Suisse a proposé d’inclure les pays qui figurent parmi les 10 principaux émetteurs actuels de CO₂ et qui disposent d’un revenu national brut (RNB) par habitant ajusté à la parité du pouvoir d’achat supérieur à 22 000 $ « et ou » qui ont des émissions cumulées passées et actuelles par habitant d’au moins 250 tonnes d’équivalent CO₂ ainsi qu’un revenu national brut par habitant ajusté à la parité du pouvoir d’achat de plus de 40 000 $1.
  • Selon la méthode de calcul du RNB employée (dollars internationaux constants ou courants), qui n’a pas été précisée dans la proposition suisse, la Chine, la Russie ou bien l’Arabie saoudite pourraient être amenés à contribuer aux financements climatiques à l’avenir.
  • Il y a quelques jours, le Canada a également soumis une proposition visant à inclure les pays ayant un RNB par habitant supérieur à 52 000 $ (PPA) ou faisant partie des 10 principaux émetteurs sur la base des émissions cumulées de gaz à effet de serre avec un RNB par habitant de 20 000 $ (PPA)2.

Les discussions et propositions relatives aux responsabilités des pays dans la lutte contre le changement climatique s’intensifient, alors que le Nouvel Objectif Chiffré Collectif (NCQG) — un objectif de financement contenu dans l’Accord de Paris visant à soutenir les objectifs climatiques des pays en développement après 2025 — doit faire l’objet d’un accord lors de la COP 29 qui se tiendra en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre prochain.

Lors de précédentes négociations en juin portant sur l’objectif financier du NCQG, Pékin (ainsi que d’autres pays du Sud, dont l’Arabie saoudite) a critiqué la supposée volonté des pays occidentaux de vouloir « renvoyer une bonne image » sans pour autant s’accorder sur un montant. Le négociateur chinois a également ajouté ne pas avoir l’intention « d’endosser votre responsabilité [celle des pays contributeurs] », faisant référence aux propositions visant à élargir le groupe3.