Le remplacement de Joe Biden par Kamala Harris sur le ticket présidentiel démocrate a remobilisé la base du parti. Cette tendance devrait se poursuivre après la nomination de Tim Walz comme colistier.

  • Une semaine après sa performance catastrophique lors du débat télévisé contre Trump, Biden a chuté dans les sondages à l’échelle nationale, son retard sur le candidat républicain passant d’un point (R+1) au cours des jours précédant le débat à trois points (R+3) le mercredi 3 juillet.
  • Depuis le retrait de Biden, la dynamique s’est radicalement inversée : les sondages d’intention de vote témoignent d’une tendance favorable au ticket démocrate dans tous les swing states.

Selon un nouveau sondage réalisé par Split Ticket 1 du 29 juillet au 2 août sur un échantillon représentatif de l’âge, de l’origine ethnique, de l’éducation, du sexe et du vote en 2020 dans trois swing states de la rust belt — Michigan, Pennsylvanie et Wisconsin — Kamala Harris devance Trump d’un point.

  • Joe Biden, qui avait remporté les trois États avec 1,6 point d’avance en 2020, était distancé en juillet de 6 points dans une course à six, en prenant en compte l’intégralité des indépendants, et de 4 points dans une course à deux.
  • Après son retrait, la situation des démocrates s’est nettement améliorée. Harris mène d’un point à la fois dans une course à deux et à six dans les trois États. Son avance correspond à la marge des démocrates en 2020. 
  • Sa part de voix augmente à la fois parmi les jeunes électeurs et parmi les Afro-Américains, mais son avancée, contrairement à ce qui était supposé, est également très prononcée parmi l’électorat blanc.
  • Les deux facteurs qui jouent un rôle clef dans ses gains sont la consolidation de sa base (en ce sens, le choix de Tim Walz comme colistier paraît particulièrement pertinent) et l’adhésion des électeurs qui n’ont pas voté en 2020 (un groupe qui représente 10 % du total de l’électorat dans les trois États de la rust belt).

En ce qui concerne la popularité, les scores de Kamala Harris s’améliorent nettement : 48 % des sondés disent avoir une opinion très favorable ou plutôt favorable de la candidate démocrate (contre 47 % pour Donald Trump et 35 % pour J. D. Vance).

  • La majorité des personnes interrogées affirme que Harris n’est pas trop extrémiste pour être présidente (contre 53 % pour Trump). Il s’agit d’un signal particulièrement encourageant, alors que les Républicains se concentrent désormais sur des attaques qualifiant le ticket Harris-Walz de « dangereusement libéral » et de « cauchemar pour tous les Américains ». 
  • De plus, 49 % des électeurs du Michigan, de la Pennsylvanie et du Wisconsin — dont 56 % des électeurs ayant fait des études supérieures, 49 % des électeurs n’ayant pas voté en 2020 et 14 % des républicains — estiment que les actions de Trump avant et pendant la journée du 6 janvier sont disqualifiantes. 

La tendance est similaire — quoique la marge soit plus importante — pour le vote à la Chambre des représentants, les démocrates devançant les républicains de 4 points.